L'enjeu 2008 pour Xavier Darcos : réformer en période de disette
L'année s’ouvre dès le 24 janvier par une nouvelle grève des enseignants autour du pouvoir d’achat et des suppressions de postes, un dossier qui ne va pas s’apaiser puisque le ministère a annoncé à l’orée des vacances de Noël le nombre de postes ouverts aux concours d’enseignement et que sans surprise ce chiffre est très faible. Les enseignants qui seront recrutés au titre de ce concours arriveront dans les classes en 2009, cela signifie donc que le budget 2009 affichera lui aussi de nouvelles suppressions.
Dans le même temps Xavier Darcos va tenter de mener une refonte du statut des enseignants, autre dossier brûlant auquel aucun de ses prédécesseurs ne s’est résolument attaqué. La commission Pochard doit rendre ses conclusions fin janvier et le ministère devrait faire les siennes au printemps. En ligne de mire la question des rémunérations ; là, Xavier Darcos s’est déjà exprimé : il veut une augmentation ; mais il y aura des contreparties, par exemple en termes d’organisation du travail notamment pour les professeurs de collèges et de lycées.
Aujourd’hui le temps de travail de ces enseignants s’exprime en heures dites « de service » qui correspondent au temps d’enseignement stricto sensu – 18 heures hebdomadaires sur 36 semaines pour la majorité ; le reste du temps, consacré aux réunions, à la préparation des cours, aux corrections de copies ou aux sorties, n’est pas inscrit dans les statuts.
Cela fait 25 ans que traîne l’idée de formuler autrement le temps de travail des enseignants, notamment pour valoriser leur implication pédagogique ; jusque-là elle a toujours buté sur une fin de non recevoir des syndicats et surtout du Snes-FSU, le syndicat majoritaire.
Xavier Darcos compte sur un atout pour débloquer la situation : que ce soit pour la réforme du primaire ou pour celle du « bac professionnel en trois ans », réformes initiées en 2007, il est parvenu à signer des protocoles de discussion avec les syndicats. Une façon de procéder qui selon son entourage permet d’éviter l’écueil de la cogestion qui donne trop de poids aux syndicats, tout en leur donnant une vraie place dans la discussion. 2008 dira si cette méthode suffit pour réformer dans un contexte budgétaire résolument mauvais.
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