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Location, achat, confort, le logement en France par l'INSEE

Tous les ans, l'INSEE publie son étude intitulée "Portrait social de la France" et l'institut vient de livrer son édition 2013. On y trouve une mine de renseignements, bien sûr sur la démographie, sur les revenus, la scolarisation des jeunes, mais aussi sur le logement, le degré de confort, la taille, le prix, etc...Et cela peut contribuer à renverser quelques idées reçues .
Article rédigé par Jean-Michel Guérin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
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L'INSEE, sur certains sujets, fait
la comparaison entre tous les pays européens. Alors, essayons de résumer ce
document de 296 pages ! Avant tout, un point sur les grandes données
sociales de la France.

L'INSEE suit l'évolution de tendances que l'on connaît
déjà. L'étude précise ainsi que nous sommes 65,8 millions d'habitants en
France, nous sommes, avec l'Irlande, l'un des deux seuls pays d'Europe à
compter plus de deux enfants par femme, et que l'espérance de vie des Françaises est de près de 85 ans, alors que pour les hommes elle se situe à
78,5 ans. On apprend aussi que la population de la France augmente d'environ
300.000 personnes par an, ce qui permet d'anticiper certains changements. À ce rythme-là, dans 14 ans, en 2028, une célèbre revue de consommateurs
va encore devoir changer de titre puisque nous atteindrons les 70
millions ! Plus sérieusement, cette étude est une mine de renseignements,
et en plus, ce qui ne gâte rien, elle est disponible gratuitement sur Internet. 

Mais, plus près de nos
préoccupations, que dit ce portrait social au sujet du logement ?

Eh bien, un focus étudie plus particulièrement le taux d'effort des
locataires, un autre, la durée des emprunts, principalement immobiliers. Et
puis, dans l'étude sur les conditions de vie des Français, une partie est
consacrée au logement. On sait donc qu'au 1er janvier 2013, la
France comptait 34,4 millions de logements, soit 1% de plus qu'en 2012. Le parc
est, bien sûr, essentiellement constitué de résidences principales (83,3%) et
que la part les résidences secondaires diminué légèrement. Enfin, que ce soit
dû à des causes historiques ou à la volonté des Français, le logement
individuel reste majoritaire avec 56,4%
des habitations. Enfin, l'INSEE nous fournit une photographie très précise du
statut des occupants et nous donne la confirmation que la France comptait,
toujours au 1er janvier 2013, 57,8% de propriétaires.

Et en ce qui concerne les
emprunts, dont nous parlions tout à l'heure, que nous révèle l'INSEE ?
 

Tout d'abord, pour se faire une idée dela taille du marché immobilier,
précisons qu'avec environ 750.000 transactions par an, dans l'ancien, seuls un
peu plus de 2% du parc change de propriétaire chaque année.

Le taux d'endettement des ménages est resté stable sur la période 2005-2011

Les occupants, lorsqu'ils sont propriétaires,
le sont depuis un certain temps puisque 70% d'entre eux n'ont plus de charges de
remboursement. Seuls 30% d'entre eux sont des propriétaires accédants. En ce
qui concerne les emprunts, le taux d'endettement des ménages est resté stable
sur la période 2005-2011 et la hausse des prix a été compensée par la baisse
des taux (hormis en 2008-2009), mais surtout par l'allongement de la durée des
prêts. En 2005, chez les accédants de moins de 30 ans, un ménage sur deux était
endettés sur plus de 20 ans, en 2011, un ménage sur deux, toujours chez les
moins de trente ans, est endetté sur plus de 25 ans. Si l'on considère l'ensemble des accédants,
la durée médiane de l'emprunt est de 16 ans.

Et les locataires souffrent plus
que ceux qui achètent leur logement ?

Oui, il faut savoir que pour l'ensemble des ménages, le budget logement,
toutes dépenses confondues, représentent en moyenne plus de 18% du revenu.
C'est bien sûr une moyenne. Mais cette part est restée stable chez les
propriétaires, alors qu'elle a augmenté chez les locataires. Bien sûr, il faut
comparer ce qui est comparable. Les ménages qui accèdent à la propriété
dépensent, en moyenne plus que les locataires, puisqu'ils doivent rembourser
les intérêts et le capital. Pour donner une idée, les ménages accédants
dépensent 13.700 euros par an pour leur logement, les locataires du secteur libre
y consacrent 7.500 euros, et ceux du secteur social 5.500 euros, soit pour les
accédants et les locataires du secteur libre 27% de leurs revenus, et 25% pour
les locataires HLM. Mais, c'est chez les locataires, tout particulièrement ceux
du secteur social, que l'on dénombre le plus de ménages chez qui la dépense de
logement dépasse les 40% du revenu. 

Et alors, l'INSEE décrit aussi les
conditions de confort des logements ?

Aujourd'hui, à 99%, les logements sont équipés de l'eau chaude, de WC
intérieurs et d'une installation sanitaire, douche ou baignoire. Il y a
20 ans, il y avait encore 15% de logements qui ne possédaient pas l'un de ces
éléments de base. Mais aujourd'hui, on compte près de 5% des logements qui ne
disposent pas d'une installation de chauffage satisfaisante, et près de 12%
présentent des défauts étanchéité dans la toiture. Il y a encore des progrès
à faire ! Mais, en revanche, les logements sont de plus en plus grands,
puisqu'en moyenne, ils mesurent 91 mètres carrés, contre 78 mètres carrés en

  1. Cette augmentation de la surface moyenne est surtout imputable à la
    taille des maisons, de plus en plus grandes, alors que celle des appartements
    reste stable. 

Oui mais tout dépend combien de
personnes occupent ce logement ?

Oui, c'est vrai, mais le nombre moyen d'occupants par logement va en
diminuant. On compte, aujourd'hui, 2,2 habitants par logement, en moyenne,
contre 2,7  personnes, il y a 20 ans.
L'INSEE fait d'ailleurs l'hypothèse qu'en 2030, il n'y aura plus que deux
personnes par logement en moyenne.

Donc, finalement, dans la
situation du logement en France, tout n'est pas noir ?

Non, mais il y quand même des points qui posent des problèmes : le niveau
des dépenses de logement par rapport aux revenus, surtout en ce qui concerne
les locataires, le degré de confort et de salubrité des logements qui reste à
améliorer même si de larges progrès ont été faits et aussi le niveau
d'isolation des logements, puisque, dans le budget logement, la deuxième
dépense après le loyer ou le remboursement de l'emprunt, c'est l'énergie.

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