Jean Viard : "avec le réchauffement climatique", il risque d'y avoir davantage de migrations
Le sociologue et directeur de recherches au CNRS Jean Viard revient chaque semaine sur une grande question de société.
Il y a cinq ans, le 24 octobre 2016, les forces de l'ordre françaises commençaient le démantèlement du plus grand bidonville de France, celui qu'on appelait la jungle de Calais. L'occasion d'évoquer le problème des migrations avec le sociologue Jean Viard.
franceinfo : On retrouve toujours à Calais des centaines de migrants qui ont toujours le même projet, rejoindre l'Angleterre.
Jean Viard : On ne peut pas régler le problème au sens où, d'un coup, on dirait 'il n'y a plus de migrations sur cette planète'. En plus, avec le réchauffement climatique, il risque plutôt d’y en avoir davantage. On fait comme si un jour ça allait s'arrêter et on se laisse complètement occuper par des gens qui tiennent des discours de grand remplacement, etc. Ce qui, statistiquement, est faux.
Il y a à peu près 1% des hommes qui ne vivent pas dans leur pays de naissance. Il y a beaucoup plus de migrations à l'intérieur des pays d'Afrique, entre l'Afrique et l'Europe. Mais il y aura toujours des migrations entre l'Afrique et l'Europe. Je crois que c'est incontournable.
À Calais, il y a aussi beaucoup de migrants qui veulent rejoindre l'Angleterre, qui viennent souvent de pays d'Asie.
Le marché du travail leur paraît plus ouvert en Angleterre et l'Angleterre est certainement une société beaucoup plus ouverte à la diversité des origines et des cultures. Donc, il est clair que la société anglaise leur apparaît plus accueillante, mais souvent parce qu'ils sont en fait anglophones. J'allais dire d'origine ou justement, à cause du flux colonial qui vient de ces pays-là.
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