Réparties de campagne. 13 avril 2012 : passe d'armes musclée sur le plateau du "Grand Journal" de Canal +
Retour sur des épisodes marquants des élections présidentielles dans les médias. Aujourd’hui c’est à une histoire de salaires, mais aussi l’histoire d’un gros malaise en direct, entre un candidat à la présidentielle et deux journalistes renommés.
Vendredi 13 avril 2012, plateau du Grand Journal sur Canal+. Ce soir-là, c’est Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République, qui est invité.
À 9 jours du premier tour, l’ambiance est électrique
"Mais on vit pas dans le même monde, mais oui, Monsieur Denisot. Donnez-moi votre salaire, combien vous gagnez ?" demande Nicolas Dupont-Aignan. "Mais, non, ça vous regarde pas", répond le journaliste.
Dites-le aux Français, combien vous gagnez ? Vous oserez pas l'dire", continue le candidat Dupont-Aignan. Jean-Louis Aphatie s'énerve : "Traitez-nous de voleurs pendant que vous y êtes !
Une passe d’armes musclée entre le président de Debout la République, Michel Denisot et Jean-Michel Aphatie. Nicolas Dupont-Aignan y voit une manière de remettre à leur place ses intervieweurs. Une stratégie qu’il reproduira plusieurs fois par la suite, quitte à endosser le costume d’opposant aux journalistes, ce dont il se défend.
La stratégie d'opposition aux journalistes
"Alors, c'est pas les journalistes, parce que je pense qu'il n'a pas les politiques ET les journalistes, précise Nicolas Dupont-Aignan, mais c'est vrai qu'il y a certains éditorialistes, leur suffisance me tapait sur les nerfs depuis un certain temps, et à un moment, j'estime que personne n'est au-dessus de la critique. On me critique, j'ai le droit de critiquer, et ça, ça passe mal. Jean-Michel Aphatie m'en veut je crois encore."
Et là-dessus, Nicolas Dupont-Aignan n’a pas tort. Jean-Michel Aphatie n’a pas apprécié la méthode de son invité :
"Nicolas Dupont-Aignan, cherche une chose à ce moment-là : à disqualifier ses interlocuteurs qui l'ont mis dans les cordes. À dire qu'au delà d'un certain seuil, celui qui interroge un homme politique n'est pas légitime, puisque l'argent qu'il gagne ne lui permet pas de comprendre les problèmes des Français. En fait, c'est une volonté de censure qu'exerce Nicolas Dupont-Aignan, qui ne dit pas son nom. Mais c'est ça, c'est assez minable."
Jean-Michel Aphatie remonté contre Nicolas Dupont-Aignan, d’autant que le choix de la question du salaire n’a selon lui rien à faire dans ce genre d’échange. Si la séquence est restée dans les mémoires, elle n’aura pas permis au candidat souverainiste de percer dans les urnes, son score final en 2012 : 1,79%.
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