Réparties de campagne. Marine Le Pen en visite surprise à l’usine Whirlpool à Amiens dans l'entre-deux tour de 2017
Tout l’été, franceinfo se penche sur les faits marquants des campagnes présidentielles dans les médias. Pour commencer notre série "Réparties de campagne", Cyril Lacarrière a choisi de s’intéresser à la campagne d’entre-deux tours de 2017 qui oppose Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Lieu de cette séquence étonnante : l’usine Whirlpool à Amiens.
Mercredi 26 avril 2017, nous sommes trois jours après le premier tour de scrutin. Emmanuel Macron est dans le centre-ville d’Amiens où il rencontre des syndicats de l’usine Whirlpool promise à une délocalisation en Pologne. Une visite à l’écart des caméras et des salariés en grève. Ce que le futur président ne sait pas, c’est qu’à l’usine, les équipes du Front National lui préparent un coup pendable : une visite surprise de Marine Le Pen.
C’est Éric Richermoz, le responsable du FN dans la Somme, qui organise sur place cette arrivée dans le plus grand secret. "Sur place, j'ai mis personne dans la confidence parce qu'il fallait que ce soit absolument confidentiel."
Et ce petit teasing fait son effet. La reporter de BFMTV, Sandra Boulanger, est sur place. Céline Pigalle, la directrice de la rédaction de BFM raconte ce qui se passe alors à Paris : "On était en train de jouer la météo. Il était 12h53 et soudain, la reporter appelle et dit : Marine Le Pen est face à moi, elle approche. Elle sait aussi qu'elle vit un moment absolument essentiel. On est dans l'entre-deux tours et elle a compris tout de suite."
Évidemment, que ça allait être un duel à distance et que c'était un moment d'actualité incroyablement puissant.
Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV
En bonne stratège, Marine Le Pen prend le temps de répondre aux questions de la chaîne info : "Je suis ici à ma place, exactement là où je dois être, au milieu des salariés de Whirlpool, au milieu de ces salariés qui résistent. Je ne suis pas en train de manger des petits fours avec quelques représentants qui, en réalité, ne représentent qu'eux mêmes."
Un tacle appuyé à son adversaire. Marine Le Pen en profite pour faire quelques selfies, un coup de com’ qui marche à plein, se souvient Céline Pigalle, de BFMTV : "À ce moment là, ce qui emporte tout, c'est l'effet de surprise. Ce qui sonne un peu tout le monde, c'est de la voir surgir, et à travers ça, prendre la main finalement sur le récit."
Et si malgré cette séquence réussie Marine Le Pen ne battra pas Emmanuel Macron, pour BFMTV, c’est une journée carton : 3,6% de parts d’audience, ce qui en fait la 6e chaîne nationale ce 26 avril !
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