La "furie" d'une mère...
Le
fils d'Hervé est en CP. Il a 7 ans et ne veut plus aller à l'école. "Il
ne supporte plus les moqueries de ses camarades ", nous dit Hervé qui
précise quand même que son fils ne subit visiblement pas plus de moqueries que
les autres. Et il se demande aussi si tout cela n'a pas un rapport avec sa mère ;
elle lui fait régulièrement des reproches si violents qu'il en pleure, des
reproches pour des choses parfois anodines.
L'avis de la psychanalyste Claude Halmos
" J'ai été à la lecture de ce courriel vraiment très bouleversée et très choquée par l'histoire de ce petit garçon. Ce que raconte notre auditeur, cette mère qui hurle chaque fois que son fils fait la moindre bêtise, même la plus anodine, et qui lui dit des choses tellement violentes qu'il finit par en pleurer, si on pense à la détresse de ce petit garçon qui forcément, comme tous les enfants, même s'il fait très attention, laisse parfois traîner un jouet ou met ses coudes sur la table, et qui se fait rejeter par sa mère comme s'il avait commis un crime, c'est terrible ! "
L'attitude de cette mère est-elle choquante ?
"Non, non , précise Claude Halmos, l'attitude de cette mère ne me choque pas, parce que je sais que si une mère agit de cette façon, c'est que c'est une femme qui va mal, et qui aurait besoin d'être aidée. Ce qui me choque, c'est l'attitude de ce père qui nous écrit, qui la laisse faire au lieu d'intervenir pour l'arrêter, et qui du coup, regarde son fils souffrir sans le protéger de sa mère, qui aurait d'ailleurs besoin elle, de son côté, qu'on la protège d'elle-même en l'empêchant de maltraiter son fils... "
Est-ce en rapport avec les problèmes que l'enfant vit à l'école ?
"C'est certainement lié, explique Claude Halmos, ce petit garçon est dans une situation de maltraitance psychologique, il vit probablement dans la terreur, car une mère qui devient par moment une furie, c'est terrifiant pour un enfant, et c'est encore plus terrifiant s'il a l'impression que son père n'ose pas l'affronter. C'est comme si elle était toute puissante."
"Cette idée d'un autre tout-puissant qui peut vous écraser, ça peut poursuivre quelqu'un une vie entière..."
- "Et c'est sûr que comme la coupe est déjà pleine, poursuit la psychanalyste, quand les autres en rajoutent à l'école, cet enfant qui ne sait pas se défendre, ne peut pas le supporter. Je crois vraiment que notre auditeur devrait au plus vite se faire aider, pour devenir capable de s'opposer à sa femme et surtout de protéger son fils.* "
Les dernières parutions (sélection de Bruno Denaes):
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Moi , Djami Chêne (Ed. Anne Carrière). Le roman d'une petite fille, pas vraiment désirée, qui nous raconte la "progression" de sa vie, au milieu d'une famille particulière... C'est drôle et sympa.
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Martin de La Brochette , Thierry des Ouches (Ed. Daphnis et Chloé). Un roman plein d'originalité sur la difficulté d'être "pas comme les autres". Pas facile d'être appelé par sa famille "P'tit boudin" et de vivre dans une famille très versaillaise BCBG.
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Les ressorts de la violence , Russell Jacoby (Ed. Belfond). Un essai original avec cette question: peur de l'autre ou peur du semblable? Et si les conflits naissaient de la crainte de ce qui nous ressemble trop...
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Ecole, sexe et vidéo , Hélène Romano (Ed. Dunod). L'éducation à la sexualité n'a jamais été très facile, mais, aujourd'hui, il faut ajouter l'interférence des écrans, d'internet, avec la cyberpornographie et le cyber-harcèlement.
- Pourquoi les autres y arrivent et pas moi ? Gabrielle Rubin (Ed. Payot). Souffrir d'inhibition, c'est se croire médiocre, alors qu'on ne l'est pas. C'est souvent se résigner à n'être jamais tout-à-fait heureux. Cet essai nous éclaire sur cette force qui nous entrave et qui peut conduire certaines victimes d'abus à ne pouvoir échapper à leurs bourreaux.
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