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Si j'étais... Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle a quitté le plateau du 20 heures de TF1 pour montrer son désaccord sur le choix de la direction de la chaîne de ne pas l'inviter au débat de lundi. Karl Zéro s'est mis dans la peau du président de Debout la République.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle de 2017, président de Debout la République, en meeting à la maison de la Chimie, à Paris, le 9 mars 2017.    (?TATIF/WOSTOK PRESS / MAXPPP)

Si j’étais Nicolas Dupont-Aignan, j’aurais claqué la porte du JT d’une grande chaîne de télévision dont je préfère ne plus prononcer le nom, mais un indice, ça commence par "T" et se finit par "1", pour protester contre la tenue ce lundi 20 mars, sur cette même chaîne, d’un débat tout à fait anti-démocratique, qui s’inscrit contre les règles les plus élémentaires du civisme et du suffrage universel ! En effet, il ne réunira que les cinq plus  "gros" candidats, laissant sur le bord de la grand-route républicaine six autres candidats esseulés, et furieux d’être jugés trop  "petits" pour avoir le droit de débattre devant les français, dont moi.

C’est pour me dresser, un peu théâtralement j’en conviens, contre cette injustice criante que je me suis levé samedi soir, plantant là la présentatrice, Madame Crespo, seule face à sa conscience, et prouvant que Debout la République n’est pas que le nom de mon parti. 

Débat et Koh-Lanta, c'est pareil 

Si j’étais Nicolas Dupont-Aignan, ce qui me chagrinerait, c’est que ce pseudo-débat va se dérouler suivant les mêmes règles que ceux des primaires qui ont déjà monopolisé les antennes depuis des mois, nous privant de la parole publique. Ce sera en quelque sorte le débat des  "super-primaires", puisque ne seront présents que ceux qui ont franchi la première épreuve, à savoir Messieurs Fillon et Hamon. Un peu comme dans Koh-Lanta ! Entendu que les trois autres débatteurs sont des candidats qui se sont auto-désignés comme vainqueurs d’une primaire qui n’a eu lieu qu’en leur fort intérieur.

Je note que si on avait procédé de la même façon lors des débats des primaires, ceux-ci n’auraient opposés que ceux qui avaient la faveur des sondages, à savoir Messieurs Sarkozy et Juppé à droite, Valls et Montebourg à gauche. Messieurs Fillon et Hamon ne seraient donc pas là pour débattre ce soir. 

Et moi, citoyen Dupont-Aignan, je devrais assister impuissant à ce scandaleux glissement du suffrage universel vers une sorte de démocratie sondagière, ultime étape de la dégénérescence de notre société dans le tout spectaculaire ? Que nenni ! Ou alors, pourquoi ne pas repenser une fois pour toutes notre système électoral, et le confier aux médias ?

This is The Voice !

Dans sa course folle à l’audience et aux super-profits publicitaires, cette chaîne de télévision dont je préfère ne plus prononcer le nom pourrait parfaitement décider de calquer le décorum des débats à venir sur celui de The Voice sur TF1, ah merde, je l’ai dit. Les journalistes intervieweurs, Madame Coudray et Monsieur Bouleau, seraient assis dans de grands fauteuils rouges, dos tourné aux candidats. Lorsque les propos de ces derniers leurs sembleraient intéressants, où inattendus ou drôles, ils auraient tout loisir d’appuyer sur une sorte de gros champignon électronique qui ferait se retourner leur fauteuil, afin d’en découvrir leur auteur. Ensuite, ils coacheraient chacun leurs élèves, leur imposant un training sévère, pour revenir les présenter au public la semaine suivante :

"Alors Madame Le Pen, vous avez répété quoi cette semaine ?"

- "Eh bien avec mon coach, nous avons travaillé le discours du Maréchal Pétain,  'Je hais ces mensonges qui nous ont fait tant de mal' et je crois que je le tiens bien !"

- "Et vous M. Macron ?"

- "Ah moi, j’ai choisi un très beau texte programmatique du penseur keyneisien, Daniel Balavoine :  "Je me présente je m’appelle Henri, j’voudrais bien réussir ma vie' "

Tout cela se terminerait pas une finale apocalyptique où moyennant l’envoi de SMS au prix d’un appel normal plus 0,66 euros la minute, les téléspectateurs-citoyens éliraient le Président pour juste un an, jusqu’à la prochaine édition de This is the Prés’  !

 

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