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Si j'étais... Nicolas Dupont-Aignan

Karl Zéro s'est imaginé dans la peau du candidat de Debout la France, qui a rejoint Marine Le Pen pour le deuxième tour de la présidentielle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Nicolas Dupont-Aignan à Villepinte, lors du meeting de Marine Le Pen, le 1er mai 2017. (JOEL SAGET / AFP)

Si j’étais Nicolas Dupont Aignan, ainsi donc je serais "une petite teupu", "un trou du cul" et "une grosse merde"… si l’on en croit les tweets assassins de ce week-end, signés de MM. Biolay, Kassovitz et Lellouche, qui succédaient à ceux, moins orduriers, de MM. Pivot et Besson. Face à un tel déferlement de haine, il est de mon devoir de me dresser, debout la France, pour défendre mon honneur bafoué ce que je ferai, je l’ai annoncé, devant les tribunaux.

Mes avocats auront beau jeu de démontrer que, même en cherchant bien, il est impossible d’étayer un dossier m’assimilant à une prostituée, à un anus, ou même à un étron. Rien n’a entaché ma vie, ni ma carrière politique, aucun scandale, aucune tache d’ordre sexuelle – ou pire, scatologique. Rien ne leur permet de m’assimiler à cela. A contrario, chacun, à droite comme au centre, s’est toujours accordé sur ma probité légendaire, ma rectitude hors-pair, et avait fini par se faire une raison de mon idée fixe : cette volonté inexorable de sauver la France… quand bien même elle n’aurait rien demandé ! Je suis depuis toujours un homme neuf, propre, et somme toute très seul… jusqu’au soir du premier tour.

Comprenez moi, je vole

Dès lors, les reproches en forme d’injures abjectes de ces racailles de la gauche caviar, c’est bien sûr mon soutien aussi soudain que plein et entier à celle pour laquelle je n'avais pas de mots encore deux jours avant pour agonir, Mme Le Pen, qui me les valent. J’invite mes 1,7 million d'électeurs à reporter leurs voix sur elle, afin qu’ils m’aident à m’ installer à Matignon dès lundi prochain, le 8 mai, me permettant ainsi de brûler toutes les étapes… Là, pour vous dire ce que je ressens, permettez moi de citer un penseur du siècle dernier, Michel Sardou : "Comprenez moi je vole, sans fumée, sans alcool… je vole, je vole !"

Installé à Matignon, croyez-moi, je veillerai scrupuleusement à l’indépendance de la justice bleue marine, et j’aurais toute latitude pour faire calmer ces braillards… Du contrôle fiscal à la déchéance de nationalité, en passant par l’assignation à résidence avec bracelet électronique… La vengeance est un plat qui se mange froid et d’ici à lundi, messieurs les donneurs de leçon, il sera encore tiède…

Je suis enfin dans la cour des grands

Non, si j’étais NDA, ce qui me chagrinerait, en réalité, ce ne serait pas ces diffamations d’une vulgarité accablante, ni la fuite des cerveaux de mon parti – si tant est qu’il en ait jamais compté –, ni la perspective d’avoir trahi la pensée gaullienne à laquelle je suis censé me référer depuis que j’ai appris à parler… Ce qui m’accablerait, c’est que personne n’ait salué comme il se doit ma véritable entrée dans la cour des grands de ce monde politique.

Des années durant, plusieurs décennies même, ayant quitté mes collègues du RPR qui ne m’auraient jamais facilité la vie, j’ai scandé des mises en garde millénaristes, exhorté la France d’autrefois à renaître, multipliant les imprécations, de tribunes de fortune en salons vides de Novotel, tel un Paco Rabanne gaullien… Le plus souvent devant deux journalistes égarés, ou sciemment envoyés afin de rire de l’ illuminé que j’étais dans quelque émission d’infotainment… J’ai subi, j’ai souffert, j’ai joué jusqu’à l’évanouissement ce rôle ingrat de Pythie bouffonne de la droite voué à ne jamais gouverner…

C'est debout Nicolas !

Cela aurait pu, cela allait même durer 20 ans de plus, et j’aurais terminé comme un pauvre Asselineau, un Cheminade tout rassis, sans ce reniement subit. Car c’en est un, de reniement, de ceux qui vous font entrer dans l’histoire. Et si c’est "couché la France", c’est debout Nicolas ! A l’instar du Chirac faisant voter Mitterrand pour se débarrasser de Giscard, ou de Balladur mentant à ce même Chirac pour se présenter à sa place, ou de Marine faisant croire aux petites gens qu’elle est issue de leur monde, ou de Macron expliquant qu’il n’a rien à voir avec la caste de puissants…

Oui, je suis enfin devenu un grand menteur devant l’Eternel, de la race des géants, et à ce titre, je ne mérite pas plus qu’eux d’être traité de "teupu" ! De con, en revanche si nous échouons le 7 mai, je vous l’accorderai…

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