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T'as vu l'info ? Pour une France compétitive, il faut dix ans

Selon Louis Gallois, Président du conseil de surveillance de Peugeot SA, pour relancer la compétitivité de la France, il faut dix ans. Guy Birenbaum s'interroge sur le temps long en politique et l'art de la prospective de nos élites.

Article rédigé par franceinfo, Guy Birenbaum
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Louis Gallois, Président du conseil de surveillance de PSA, le 30 septembre 2016.  (MIGUEL MEDINA / AFP)

Dimanche 6 novembre, Libération a publié une interview de Louis Gallois. Le Président du conseil de surveillance de Peugeot SA est l’un de ceux qui murmurent à l’oreille de François Hollande et il est l’auteur du rapport qui a conduit au Crédit d’impôt pour la compétitivité, le CICE.

Le souci c’est que selon lui pour redresser la situation, il faut dix ans. "La politique dite de compétitivité n’a pas d’effets immédiats. Elle cadre mal avec les échéances politiques." Ah bah merde alors ! Un quinquennat n’est pas la bonne durée pour la compétitivité, pour la croissance, pour l’emploi. Donc, si François Hollande n’est pas réélu, on est fichus.

L’art de la prospective et du long terme de nos élites est bluffant

En plus, les deux candidats de la primaire de la droite et du centre, donnés finalistes par les sondeurs, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, ont tous les deux annoncé qu’ils ne feraient qu’un mandat de cinq ans. C’est écrit en gros sur l'affiche d'Alain Juppé : "Un mandat pour agir." Et Nicolas Sarkozy l’a dit au micro de France Info la semaine dernière. Même si Alain Juppé et Nicolas Sarkozy peuvent changer d’avis, ce ne serait pas la première fois...L’article 6 de la Constitution le permet : "Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs." Voilà les fameux dix ans.

Pour Marine Le Pen, en revanche, je ne sais pas trop, son projet ne sera disponible qu’en février. Tout ça pour dire que l’art de la prospective et du long terme de nos élites est bluffant. Ils ont modifié les institutions en passant du septennat au quinquennat en imaginant que les présidents feraient deux mandats consécutifs. Mais ils ont oublié un petit détail : il y a les électeurs. Ces salauds d’électeurs ont renvoyé Nicolas Sarkozy chez lui au bout de cinq ans et ils ont l’air assez énervés pour offrir un aller "Paris-Tulle", sans le retour, à François Hollande. J’attends donc le "génie" qui va nous sauver avec le mandat unique de… dix ans.

Le dicton du jour : 

À la Sainte Karine, en cinq ans ou en dix, c’est toujours nous qu’on enfarine. 

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