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Antoinette Fouque : "Le féminisme est une servitude volontaire"

Antoinette Fouque, figure du féminisme mondiale, a fondé le MLF en 1968. Député européen, elle a créé les éditions des femmes. Elle est décédée le 19 février 2014. Retrouvez son interview du 23 janvier à l'occasion de la sortie du dictionnaire universel des femmes créatrices. 
Article rédigé par Philippe Vandel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Antoinette Fouque a eu l'idée de ce dictionnaire au moment de la création de sa maison d'édition, il y a 40 ans. "Au fil des années, je me suis dit que cela serait un dictionnaire et finalement c'est un dictionnaire encyclopédique. "

Si elle a fait un dictionnaire des femmes c'est parce que "l'une des violences faites aux femmes c'est qu'on les anonymise et on passe à la trappe leur existence. "

La presse féminine

Antoinette Fouque n'a jamais lu la presse féminine et donc n'a aucune opinion dessus. "Je ne l'ai jamais lue. Quand j'étais jeune, elle me brimait énormément parce qu'il me manquait 10 cm, aujourd'hui, il m'en manquerait 50. Cela n'était jamais ça, il fallait être comme-ci, comme-ça, je trouvais cela frivole. Je n'ai jamais acheté le journal Elle. "

"Ces journaux féminins sont des filles du grand capital et de ce qui fait tourner la machine capitalo patriarcale. Mais, elles sont obligées de tenir compte de l'air du temps qui est féministe. "

Le féminisme

On présente souvent Antoinette Fouque comme une féministe, mais elle ne l'est pas. "Je ne suis pas féministe. Le féminisme c'est une servitude volontaire, que font certaines, pour s'adapter au journal Elle ou à d'autres. "

"Les féministes dénient la différence des sexes et veulent que si un homme sur deux est une femme, deux hommes sur deux deviennent des hommes. A ce moment-là il n'y a plus de femmes. Les féministes jettent la femme avec l'eau du féminisme. "

L'IVG

Antoinette Fouque a toujours été pour la gestation pour autrui. Il faut "une loi très stricte. Quand la loi a été pensée c'était pour qu'une femme donne un enfant à une autre femme. C'était dans une perspective de don et de gratuité pratiquement total. "

"Si cela n'est pas encadré par une loi qui interdit le marché, cela deviendra un marché. "

Le dictionnaire universel des femmes créatrices , aux éditions Des femmes

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