Julia Vignali : "C’est perdu d’avance d’être une mère parfaite"

A l’origine de Et toi, tu fais comment ?, une réflexion de son fils de sept ans qui lui a dit : Mon papa c’est ma maman. "Cela m’a un peu angoissé cette phrase. Cela voulait dire que je devais endosser des rôles qui étaient plutôt dévolus au papa. C’est-à-dire aller chercher du travail, rentrer tard le soir, ce n’est pas forcément moi qui donnais le bain et qui avait le rôle traditionnel de la mère. Peut-être que les rôles étaient inversés dans notre couple et mon fils s’est interrogé. "

Une situation qui n’était gênante pour personne mais qui a donné l’idée à Julia Vignali d’aller demander à des spécialistes ce qu’ils en pensaient. "Ils m’ont dit que ce n’était pas bien grave et que chacun ait son rôle. C’est un livre de témoignages pour lequel je suis allée à la rencontre d’anonymes. "

Elle ne juge pas, et met en garde : "Etre une mère parfaite est impossible ". "C’est perdu d’avance d’être une mère parfaite parce que les enfants ne sont jamais contents. C’est un rôle très difficile à endosser d’être parents et je pense qu’il y a beaucoup de papas qui culpabilisent. Quand je suis au boulot je culpabilise de ne pas être avec mon enfant, et quand je suis avec mon enfant je me dis et si j’étais au boulot voilà ce que je pourrais faire. "

Son parcours

Julia Vignali a un parcours atypique. Elle a commencé par une école de commerce, Sup de Co Grenoble. En 99, elle a travaillé dans une maison de disques au service marketing. Mais la vie de bureau ne lui a pas plu et elle est partie. À l'époque, elle voulait devenir comédienne. Et quand on lui demandait dans quoi elle avait joué, elle répondait : "Fleury-Michon", parce qu’elle a surtout fait des pubs.

"C’était une période un peu délicate de ma vie qui a duré dix ans. Je voulais être comédienne mais je ne voulais pas m’ouvrir les veines sur scène parce que je sentais que je n’avais pas le feu sacré. J’ai découvert le monde merveilleux des publicités et puis au bout d’un moment j’en ai eu marre. "

Au printemps 2010, coup de bol, Canal+ la contacte pour faire la météo. "Je leur ai dit ce n’est pas possible, 35 ans, miss météo, c’est un peu périmé. Ils m’ont dit mais non c’est pour le matin. La première chose que je leur ai demandé c’est de me payer un stage à Météo France, mais ils m’ont dit on ne veut surtout pas que tu fasses la météo, tu as trois minutes et tu te débrouilles. "