Cet article date de plus de douze ans.

A qui profite la taxe sur les transactions financières ?

La taxe sur les transactions financières est examinée depuis hier à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de finances rectificative. La France la met en place seule, à compter de cet été. Avec un risque : faire fuir la finance de la place de Paris. Londres espérait en tirer profit, mais cela ne semble pas acquis.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

La « French tax », dénoncée
comme une « folie » par David Cameron, le Premier ministre britannique,
ne crée pas de panique. Londres s'était même dit prêt à accueillir les banques
françaises.Et bien, ces banques sont précisément
en train de réduire leur présence à la City. Beaucoup de se recentrent en fait
sur la France. C'est le cas de la Société Générale ou de BNP Paribas. Selon une
étude HSBC, 16% des expatriés s'apprêtent à rentrer. Bien sûr, avec la crise, les banques
ont de nouvelles contraintes et réduisent la voilure. Mais, la perspective
d'une taxe sur les transactions financières, comme l'a décidé l'Elysée, ne
semble pas les inquiéter.

 Cette taxe s'appliquera pourtant qu’à
la France, du moins dans un premier temps. Comment expliquer que cela ne suscite
pas plus  de rétiscences ?

 Aucun financier de la place de Paris
ne vous dira que c'est une bonne nouvelle ! Mais cette taxe est finalement plus
limitée que prévue :  0.1% au
maximum. Elle porte sur certaines activités
de spéculations financières ainsi que sur les échanges d'actions des
entreprises. Mais cela concerne seulement les plus grosses entreprises
françaises -une centaine au total- pas les plus petites, pas les étrangères. Les députés sont d’ailleurs en train
de réduire encore son champs d'application, notamment en exonérant de taxe les
entreprises lorsqu'elles rachètent leurs propres actions ou sur les achats
destinés à de l'épargne salariale.

 Par ailleurs, cette taxe n'inquiète
pas plus parce qu’elle n'a rien d'exceptionnel. A Londres, une taxe existe déjà, sur
les actions des entreprises britanniques et leurs transferts vers l'étranger. Elle
est bien plus lourde : entre 0.5 et 1.5%. Et rapporte bien plus : 5 milliards
par an. Alors que la taxe française devrait drainer un peu plus d'un milliard
d'euros... Selon une étude de l’ONG Unitaid, si
Paris avait appliqué le même prélèvement que Londres, ce sont 8 milliards
d'euros qui auraient été collectés au total. Presque 8 fois plus que ce que
devrait rapporter cette taxe sur les transactions financières à la française à
partir de l'été prochain.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.