Air France KLM, nouvelle grève dans un contexte financier tendu
D'abord, il faut savoir que chaque
grève a un coût pour l'entreprise. Les 4 jours de débrayages lors des vacances
de la Toussaint avaient fait perdre 20 millions d'euros à la compagnie. Air France/KLM
a enregistré l’année dernière des pertes d’exploitations supérieures à 500
millions d’euros. ‘’Manque de compétitivité’’. L’expression est peut-être à la
mode, mais elle est bien réelle pour le groupe qui, outre la concurrence des
compagnies à bas coûts et la hausse des prix du carburant, doit aujourd’hui
supporter la lourdeur des charges sociales (10 à 15% supérieures à celles de
l’Allemande Lufthansa) ; le coût des personnels navigants (le ratio coût
du personnel par siège au kilomètre est 53% plus élevé que les compagnies low
cost les plus en vue) ; et puis un personnel plus nombreux que sur les
principales autres compagnies européennes avec un temps de travail plus
avantageux. En fin de carrière, un commandant de bord d'Air France KLM gagne
240.000 euros bruts par an pour 545 heures de vol contre 600 pour Lufthansa ;
hôtesses et stewards : 50.000 euros bruts annuels au bout de 15 ans de service
pour un temps de travail inférieur d'environ 5% aux confrères allemands.
Et que peut faire
le groupe pour s'en sortir ?
Air France KLM doit trouver 2
milliards et demi d’euros d’économie d’ici fin 2014. Le plan de restructuration
baptisé ‘’Transform 2015’’ et qui sera présenté vendredi lors d'un Comité
Central d'Entreprise extraordinaire prévoit notamment la mise à plat des
accords sociaux d'entreprises, le gel des salaires et des embauches et puis,
plus symbolique - mais les petits ruisseaux font les grandes rivières - : la
suppression d’une partie des billets à tarifs réduits pour le personnel.
Question de survie... le nouveau patron Alexandre de Juniac devra mener à bien
les réformes nécessaires... en 1993, le dernier grand conflit d’Air France
avait entrainé la démission du Président de l’époque Bernard Attali et poussé
l’entreprise au bord de la faillite.
La crise qui n'épargne pas les autres
compagnies européennes.
La semaine dernière, c’est la compagnie espagnole Spanair
qui a mis la clef sous la porte… idem pour la hongroise Malev après 70 ans
d’existence. Les leaders nationaux ne sont plus ce qu’ils étaient et les Etats
actionnaires préfèrent prendre leur distance avec, au bout de la piste, la
privatisation assurée (c’est le cas, par exemple, des compagnies nationales
polonaise et scandinave). Des pays comme le Qatar attendent au coin du bois pour
investir.
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