Areva, l'heure de vérité approche
La date est fixée au 4 mars, mais le ton est déjà donné avec la tendance du chiffre d’affaires : -8% sur l'année passée, et des rumeurs de plus en plus insistantes sur une inéluctable restructuration dont personne ne sortira indemne, pas même l’Etat, actionnaire du groupe à 87%. L’Etat serait obligé de mettre au pot pour recapitaliser une entreprise aujourd’hui déficitaire de 4 milliards d’euros selon des sources concordantes.
Areva est leader mondial des métiers de l'énergie nucléaire. Que se passe-t-il ?
C’est l’histoire d’une lente descente aux enfers due à la conjugaison de plusieurs facteurs. A la crise financière de 2008 a succédé l’hiver nucléaire post-Fukushima, au Japon, en 2011 (confiance perdue dans l’atome, programmes industriels gelés…) A quoi on ajoutera les déboires à répétition autour du réacteur nouvelle génération EPR de Flamanville qui a fait exploser les budgets. Idem pour son petit frère finlandais. De dépassements de budgets de plusieurs centaines de millions d’euros, aux provisions engagées sur les mines Uramin et les activités dans les énergies renouvelables, devenues moins attractives avec la renaissance des énergies fossiles comme le charbon et le pétrole moins cher…
Areva serait confrontée aujourd’hui à un endettement de 4 milliards et demi d’euros.
En résumé, Areva doit faire des choix
Il doit prendre des décisions stratégiques majeures. Quid du modèle économique construit jusqu’à présent sur le triptyque extraction de minerais / construction de réacteurs nucléaires / recyclage des combustibles usés ? L'amélioration des infrastructures de transformation de minerai en combustible sur les sites du Tricastin et de Malvési posent problème : 670 millions d’euros investis au départ, on dépasse aujourd’hui le milliard d’euros.
Areva devra céder des actifs. Lesquels ?
Déjà engagé dans un plan d’économie d’un milliard d’euros sur 2012-2016, un milliard supplémentaire serait à l’étude sur trois ans. Et puis quid des relations avec Edf, partenaire historique ? Le nouveau contexte industriel et commercial fait que le destin des deux entreprises est aujourd’hui lié. C'est aux deux patrons fraichement nommés : Jean-Bernard Lévy à Edf et Philippe Knoche chez Areva que revient la lourde tâche de négocier cette période difficile.
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