Compétitivité des entreprises, ça devrait bouger
Le Président de la République s'exprimait devant un parterre de 3000 dirigeants d'entreprises réunis par Oséo, l'établissement qui finance les PME innovantes. Cette mise au point intervient à l'issue d'une semaine de tragi-comédie autour du rapport Gallois sur la compétitivité qui doit être présenté le 5 novembre prochain. Objet de tous les fantasmes tant ce thème est passionnel, les grandes orientations du document sont, en réalité, déjà connues de l'Elysée. D'où les rumeurs colportées ces derniers jours selon lesquelles le ''Château'' aurait fait fuiter le contenu du document trop dérangeant pour mieux l'enterrer : abandon des 35 heures, hausse de la CSG et de la TVA, soutient de l'exploitation du gaz de schiste... bref : tout le contraire des engagements pris pendant la campagne électorale.
On verra donc le 5 novembre ce qu'il en est concrètement. En attendant, le Premier ministre Jean-Marc AYRAULT a souhaité organiser 2 réunions interministérielles, dont une ce matin pour traiter de la "compétitivité coûts". De quoi parle-t-on exactement ?
Parler compétitivité revient à expliquer les variations de parts de marchés d'une entreprise – ou plus largement d'un pays – à la lumière du prix des marchandises vendues (c'est la "compétitivité prix") et du coût du travail (c'est à dire les charges patronales... on parle alors de "compétitivité coût"). Les deux sont évidemment liées. Lors de la première réunion lundi à Matignon, on a parlé du ''hors prix'', c'est à dire tout ce qui est innovation et recherche, qui interviennent dans la fabrication d'un produit. Ce matin, on parle concrètement des charges que paient les entreprises.
Et en filigrane de ce débat il y a la question des marges que les sociétés réalisent sur la vente d'un produit.
C'est en effet le plus important car, derrière, il y a l'investissement et les salaires. Prenons l'exemple d'une heure de travail entre la France et l'Allemagne. Le coût horaire est sensiblement équivalent, autour de 36 euros. Ce qui fait réellement la différence, ce sont les charges patronales. Nettement plus lourdes pour les entreprises françaises... plus légères pour les entreprises allemandes... au final, la marge restante permet aux sociétés installées de l'autre côté du Rhin de vendre dans de meilleures conditions et donc d'être plus compétitives. Le court terme, ce sont les charges patronales... le long terme c'est l'innovation et la recherche. Tout l'enjeu de la réflexion que le Président de la République veut mener en se donnant le temps. Compétitivité, le mot n'est plus tabou.
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