Et si la France déposait le bilan ?
C’est un peu comme si la France était une entreprise et qu’elle avait déposé le bilan dimanche soir, auprès d’un tribunal de commerce, dans l’espoir de trouver un repreneur qui veuille bien renflouer ses caisses et la faire revivre.
Situation improbable… et pourtant c’est bien de cela qu’il s’agit. Depuis minuit, les caisses sont vides.
Nous sommes le 9 novembre et il n’y a plus de quoi terminer l’année. Tel un flambeur, l’Etat français a épuisé ses 390 milliards de revenus (recettes impôts, taxes, etc…).
Pour tenir jusqu’au 31 décembre, il va nous falloir emprunter et alourdir notre dette qui s’élève déjà à plus de 2000 milliards d’euros…
Sommes-nous une exception en Europe ou d'autres sont dans le même cas ?
Selon le think tank libéral Molinari qui a fait ce calcul en scrutant les chiffres des 28 Etats membres de l’UE, la France arrive en queue de classement des pays vertueux avec Chypre, l’Espagne et le Portugal qui, eux, sont à sec déjà depuis le mois d’octobre.
En gros, la France dépense chaque année 460 milliards d’euros alors qu’elle engrange 390 milliards de recettes (impôts, taxes, etc…). La différence fait le fameux 3% de déficit par rapport au PIB (la richesse produite).
La France dépense donc plus que ce qu’elle gagne. Mais le plus gênant, c’est qu’elle dépense pour fonctionner et pas pour investir. Elle emprunte et s’endette pour faire tourner son administration, comme si une entreprise empruntait et s’endettait pour payer ses salariés, ce qui si c'était le cas, la conduirait très vite à mettre les clefs sous la porte.
Quel crédit porter à ce genre d’étude ?
Les comparaisons valent ce qu’elles valent. Ces enquête sont légions : "Le monde vit sur ses réserves depuis tel moment" ; "A partir de telle date, les femmes travaillent sans être payées" , etc. Mais ces études ont le mérite de faire prendre conscience d’une situation et d’alerter sur l’état des choses à un moment donné.
Sur le fond, c'est aussi la confirmation que le temps de l’économie n’est pas celui du politique… et que les deux ne sont pas près de s'accorder.
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