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Grèce : le FMI met la zone euro sous pression

Une réunion présentée – une nouvelle fois – comme cruciale pour la Grèce se tient mardi 24 mai à Bruxelles. Les ministres des Finances de la zone euro doivent dire si Athènes a rempli les conditions pour recevoir une nouvelle tranche d’aide financière… voire plus.
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (photo d'illustration © Maxppp)

Le "plus", ça serait non pas un effacement total mais une réduction de la dette qui tourne aujourd'hui autour de 330 milliards d’euros, soit plus de 180% du P.I.B. (la richesse produite par le pays sur un an). L’allègement semble ne plus faire de doute.

Lundi, le commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici s’est montré optimiste et le FMI a enfoncé le clou. Accusé d’avoir précipité le peuple grec dans le chaos, le Fonds Monétaire International demande maintenant à ce que la réduction de la dette grecque soit "inconditionnelle" et plus du tout liée à l’application de nouvelles réformes.

 

Pourtant, des réformes, la Grèce en a encore annoncé ce week-end

Au grand dam de la population qui est une nouvelle fois descendu dans les rues pour protester. Ces dernières réformes prévoient notamment une fiscalité alourdie (la TVA va passer à 24% ; des taxes supplémentaires vont frapper l’essence, le tabac et même l’utilisation d’internet), un nouveau fonds de privatisation va être créé. C'est ce qui pourrait faire pencher la balance favorablement aujourd'hui à l'Eurogroupe.

Evidemment, la dette ne va pas faire "pschiit" dès ce matin. Le calendrier de remboursement s’étalera sur plus de 40 ans. Il se dit même que la BCE – dans un élan de bonté –  pourrait reverser directement les bénéfices qu’elle tire de la gestion de la dette grecque (bénéfice de 7,7 milliards d’euros).

 

En Europe, tout le monde n’est pas d’accord

De fortes résistances persistent en Europe. L’Allemagne est la première à refuser une telle perspective. Berlin veut qu’Athènes renforce ses réformes. Et puis tout n’est pas réglé pour autant : alors que la France rembourse sa dette à des taux 0, voire négatifs, la Grèce rembourse sur 2 ans à 8% ; sur 10 ans à 7%. Le système reste très lourd et coûteux, absurde et scandaleux diront certains. D’autant plus rageant que, hors paiement des intérêts de la dette, la Grèce présente un budget excédentaire, grâce notamment au retour d’une petite croissance depuis 2014. Allègement, restructuration de la dette, nouvelles aides à Athènes… réponse dans la journée.

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