Innovation et brevets, les entreprises contournent la crise
La France est aujourd'hui le deuxième pays en Europe à déposer le plus de brevets (nous sommes 6ème au niveau mondial). Selon les chiffres publiés par l'Office Européen des Brevets, les entreprises tricolores ont déposé en 2012 pas moins de 12.500 demandes, en hausse de plus de 2% sur un an. Et la tendance est identique sur le plan européen. Entre 2011 et 2012, la hausse a atteint 5% avec près de 260.000 démarches. Cela montre que dans un contexte difficile, nos entreprises continuent d'innover, nos patrons (grands ou petits, jeunes ou moins jeunes) ne font pas que se plaindre et ne se reposent pas sur leurs lauriers.
Il faut dire que Bruxelles travaille à la simplification du droit en matière de brevets.
Oui car dans ce domaine aussi la concurrence est rude. Malgré l'encéphalogramme plat de son économie, l'Europe attire de plus en plus les entreprises des autres continents. 60% des dépôts proviennent de pays non européens avec en tête l'Asie, notamment la Chine dans les technologies de l'information. Aujourd'hui, lorsqu'une entreprise européenne – à fortiori française – veut protéger une idée ou un produit dans un autre pays de l'Union, il lui faut faire des démarches dans chacun des Etats où elle veut aller... un brevet européen coûte 18 fois plus cher que chez nos partenaires américains (36.000 euros chez nous contre 2.000 aux Etats-Unis). En Chine, votre brevet vous coûtera la modique somme de... 600 euros. Pour remédier à cette usine à gaz coûteuse et peu dynamique, Bruxelles lancera un nouveau brevet européen le 1er janvier 2014.
Le financement de ces projets est d'ailleurs la deuxième difficulté rencontrée par les entreprises.
Le besoin des entreprises françaises qui n'est pas couvert par les financements bancaires s'élève aujourd'hui à 80 milliards d'euros par an. C'est énorme. Pour les seules PME et entreprises de taille intermédiaire, ce besoin est de 20 milliards... d'autant plus important que ces entreprises sont réellement créatrices d'emplois sur le sol français contrairement aux grands groupes. Le Président de la République François Hollande a raison de vouloir réorienter notre épargne vers cet investissement de long terme. Le bas de laine des français s'élève aujourd'hui à 3.500 milliards d'euros. Il serait dommage de ne pas en profiter. N'oublions pas que les innovations et les brevets d'aujourd'hui sont les emplois de demain.
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