La Chine accélère la fin du supercycle des matières premières
Les matières premières, on les connaît : pétrole, gaz, métaux, cuivre, nickel, mais aussi blé, maïs, coton, etc… des matières consommées par les grands pays industriels pour assurer leur production.
Mais quand un pays tourne moins vite, la machine a besoin de moins de carburant et donc achète moins de matières premières.
Avec la croissance qu’elle a connu ces trente dernières années, la Chine était encore il y a trois ou quatre ans à l’origine de près de 55% de la consommation mondiale de fer, 40% du cuivre, 10% du pétrole… cette situation change et accélère la fin de ce que l'on appelle le « supercycle » des matières premières.
Concrètement, comment cela se traduit ?
L’indice Bloomberg Commodity Index, qui recense et évalue la vingtaine de matières premières stratégiques, a atteint lundi son plus bas depuis la fin des années 90. Les conséquences sont multiples.
1/ Les pays producteurs sont directement touchés et leur croissance s’en trouve affectée, faisant craindre dans certains cas des troubles sociaux. On peut penser à certains pays africains : la Côte d’Ivoire, l’Angola… les pays latino-américains... Selon certaines estimations, un atterrissage brutal de l’économie chinoise (« hard landing ») pourrait coûter jusqu’à 6 à 8% de croissance à des régions comme l’Asean (l’Association des pays du Sud-Est Asiatique) ; 7 à 8% pour certains pays d’Amérique latine.
2/ Les entreprises sont aussi touchées. Glencore, Rio Tinto ou BHP BILLITON, le premier groupe minier mondial, qui vient d'annoncer une chute de 86% de son bénéfice annuel.
3/ L’effet ‘’deuxième tour macro-économique’’ qui touche les pays de l’OCDE : ils ont moins de commandes de la Chine et des pays émergents, consomment donc eux-mêmes moins de matières premières. Spirale baissière.
Une baisse du prix des matières premières – notamment avec le pétrole et le carburant – n’a pas que des inconvénients
C’est vrai pour les particuliers qui y gagnent en pouvoir d’achat… vrai également pour nos entreprises qui en profitent pour améliorer leurs marges.
Mais tout cela est encore trop faible pour relancer réellement nos capacités de productions. Nous restons fragiles et n’avons pas retrouvé toutes les marges de manœuvre pour rebondir.
C’est l'un des défis pour le gouvernement : comment accompagner ce mouvement ? Il faut savoir forcer le destin et faire les bons choix de politique économique, budgétaires, de dépenses, d’incitation. Cela s’appelle la poursuite des réformes.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.