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Le ministre grec de l'Economie sera "marxiste imprévisible"

La formation du nouveau gouvernement grec sera annoncée dans les prochaines heures. Gros plan sur le futur ministre de l’Economie et des Finances pressenti.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Yanis Varoufakis © abc.net.au)

Attendez-vous à entendre parler de Yanis Varoufakis. 53 ans, né à Athènes en mars 1961, physique de rugbyman, nuque large et bien assise, visage carré, la boule à zéro, le regard et l’expression qui ne laissent aucun doute sur sa détermination.

Bardé de diplômes, cet économiste a enseigné à Sidney en Australie, aujourd'hui à Austin au Texas où il fut contraint de s’exiler après avoir ouvertement critiqué en 2011 le plan de sauvetage et les dirigeants grecs, corrompus, incapables à ses yeux de sauver quoi que ce soit.

Varoufakis était partisan de laisser le pays faire faillite pour surtout ne pas connaître l’austérité imposée… l’histoire en a décidé autrement. Il se définit lui-même comme un ‘’marxiste imprévisible’’.

 

Qu’est-ce qu’un ‘’marxiste imprévisible’’ ?

 

C’est un peu comme le Canada Dry : cette boisson qui ressemble à de l’alcool mais qui n’est pas de l’alcool.

Autrement dit, notre marxiste déclaré est plutôt du genre modéré. Il a signé l’année dernière un ouvrage préfacé par Michel Rocard Modeste proposition pour résoudre la crise de la zone euro , co-écrit avec l’économiste américain, proche de l’aile gauche du parti démocrat, James Galbraith.

 

Quels sont ses arguments ?

 

Eloigné de tout radicalisme, il ne défend pas l’explosion de la zone euro et ne demande en rien la réécriture des Traités européens, contrairement à certains de ses pairs.

Il estime que le changement peut se faire sans passer par ces étapes. Il prône la solidarité interne en complément du pacte budgétaire, se prononce pour une meilleure gouvernance de la zone euro à la fois dans la supervision bancaire et l’utilisation de l’épargne. Une vision très éloignée de celle de l’Allemagne et qui laisse augurer des discussions tendues.

Dernière précision qui est loin d'être anecdotique : Varoufakis est adepte de la théorie des jeux, stratégie qui consiste à anticiper les réactions de son adversaire. Appliquée très sérieusement en économie, cette théorie permet de modéliser des hypothèses avant de prendre les bonnes décisions. Cela lui sera certainement d’un grand secours dans les prochains mois.

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