Nouvelles technologies : la Robolution est en marche
Le fonds
d'investissement Robolution Capital, on le doit à Bruno Bonnel. Vous vous souvenez certainement de
ce nom, peut-être plus de ses œuvres. Bruno Bonnel est le fondateur du groupe
Infogrammes et créateur en 1995 d'Infonie, à l'époque pionnier des fournisseurs
d'accès à internet. Son nom est également associé aux jeux Atari rachetés à
l'américain Hasbro en 2000. Autant dire que Bonnel connaît son affaire !
Piloté
par la société de gestion de capital-investissement Orkos Capital, Robolution
est le premier fonds de capital-risque dédié à la robotique de service, financé
à égalité par le public et le privé, doté de 80 millions d'euros de mise de
départ. Plusieurs structures gravitent autour : la Banque Publique
d'Investissement Bpi France, l'assureur AG2R-La Mondiale, Orange, Edf et Thales
ou encore des actionnaires individuels comme Marc Simoncini, fondateur du site
de rencontres Meetic. Ce fonds se veut à dimension européenne
C'est, en quelque
sorte, le bras armé du plan "France Robot Initiative" présenté par
Arnaud Montebourg il y a un an
Nous entrons dans la
phase concrète d'un vaste plan de développement qui peut avoir un impact aussi
grand que celui de la révolution industrielle au XIXème siècle. Au niveau
mondial : le marché de la robotique de service est estimé aujourd'hui à 17
milliards d'euros et pourrait atteindre les 100 milliards en 2020.
La robotique de
service, ce sont les machines à usage professionnel et domestique capables
d'analyser leur environnement et de s'y adapter dans des domaines très variés :
l'agroalimentaire, le médical, l'aide à la personne, la construction ou la
surveillance. Robolution ambitionne d'investir dans des projets allant de
300.000 à 5 millions d'euros, de l'amorçage au développement des entreprises.
A-t-on pris du retard
dans ce domaine ?
Clairement oui, mais
à quelque chose malheur est bon, la crise de ces dernières années a été un
déclencheur, la révélation d'un besoin en comparaison de ce qui se passe
ailleurs dans le monde. Sans aller jusqu'au Japon, pionnier en la matière, on
ne recense aujourd'hui dans les usines françaises que 30 à 35.000 robots, 2
fois moins qu'en Italie, 5 fois moins qu'en Allemagne qui en compte plus de
160.000
Evidemment, l'idée
qui vient tout de suite à l'esprit, c'est que les robots détruisent l'emploi...
C'est une idée reçue
selon Bruno Bonnel pour qui les pays les plus robotisés sont ceux qui
rencontrent le moins de problème d'emplois. L'expérience montre qu'un robot
installé permet de créer 3 postes en moyenne.
En réalité, la
machine permet à l'ouvrier de travailler autrement. Déchargé des tâches
basiques, routinières, parfois physiquement contraignantes et fatigantes,
l'homme ou la femme pilote l'installation et lui permet de monter en compétence
notamment grâce à la formation.
Et ce n'est pas parce
qu'un produit est fabriqué par un robot qu'il est moins cher. En fonction des
charges fiscales qui pèsent sur le travail en France, produire en Asie ou dans
certains pays émergents est plus avantageux, mais grâce à la robotisation nos produits
gagnent en qualité. C'est justement ce dont l'industrie française a besoin pour
monter en gamme.
Aujourd'hui, 60
laboratoires français sont mondialement reconnus pour leur robotique de service.
Robolution Capital peut créer un effet de levier pour faire de la France la
Californie de l'Europe. Si on le veut vraiment, ce n'est pas un fantasme.
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