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Porto Rico, la Grèce des Caraïbes

La Grèce n'est pas le seul pays à ne pas pouvoir rembourser sa dette. Autre cas, visiblement tout aussi inquiétant, mais qui fait moins parler de lui car plus éloigné : l’île de Porto Rico.
Article rédigé par Lise Jolly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Devant la vitrine d'un magasin en faillite à Arecibo. L'île de Porto Rico risque la banqueroute © Alvin Baez/Reuters)

Surnommé justement la Grèce des Caraïbes, rattaché aux Etats-Unis depuis 1898 mais étant tout de même un état libre, Porto Rico est aujourd'hui endetté à hauteur de 73 milliards de dollars (environ 65 milliards d'euros), ce qui fait vraiment beaucoup pour ses 3,6 millions d'habitants.

Le trou se creuse ainsi depuis 10 ans. Il a même doublé au cours de la dernière décennie avec la crise économique mondiale. Aujourd'hui, c'est la spirale de la mort.

 

Dimanche soir, le gouverneur de Porto Rico a lancé un cri d'alarme dans le New York Times : impossible de rembourser.

 

On pourrait se dire que 65 milliards d'euros, ce ne sont pas les 320 milliards grecs. Certes. Mais rapporté à la taille du pays, c'est énorme. La dette portoricaine dépasse celle de la Californie ou de l'Etat de New York.

Problème : avec son statut particulier du Commonwealth, le petit archipel est un état libre, associé aux Etats-Unis, sans avoir le titre d'Etat américain. Il ne peut donc pas se tourner vers le FMI, ni attendre quoi que ce soit de la part de Washington.

 

Quelle est la solution ?

 

C'est de négocier avec ses créanciers. Des hedge funds, des fonds spéculatifs qui ont pris le relais des banques et des fonds traditionnels interdits, eux, d'acheter cette dette pestiférée. Les agences de notation viennent de dégrader encore un peu plus les obligations portoricaines pour les placer dans la catégorie "pourries".  

L'appel du gouverneur est une bouteille à la mer, mais le fait de l'avoir lancée dimanche, en pleine tragédie budgétaire grecque, a permis de braquer sur lui les projecteurs. On va désormais peut-être s'intéresser un peu plus à ce cas particulier, qui arrive au mauvais moment pour les grandes institutions financières internationales. N'oublions l’équation mathématique selon laquelle un battement d'aile de papillon dans le Pacifique pourrait provoquer une tornade à l'autre bout du monde.

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