Pouvoir d'achat : le casse-tête de Nicolas Sarkozy
Le casse-tête étant le passe-temps favori des Chinois, Nicolas Sarkozy aura peut-être trouvé à Pékin l’inspiration pour résoudre celui du pouvoir d’achat. Les deux mesures les plus populaires, selon un sondage récent, ce serait de baisser la TVA et la taxe sur les produits pétroliers. C’est évidemment exclu, car l’Etat n’a plus d’argent dans ses caisses pour un tel cadeau. Il faut donc trouver des solutions qui n’alourdissent pas le déficit du budget. Si ce n’est pas l’Etat qui fait l’effort, ce seront les entreprises. Il y a deux pistes : d’abord la mise sous condition des allègements de charges sociales. Une manne de 20 milliards d’euros qui ne serait plus automatique, mais liée à l’ouverture de négociations sur les salaires. Le problème, c’est que ça va demander du temps alors que la demande de pouvoir d’achat, c’est pour tout de suite. D’où une autre idée qui consisterait par exemple à permettre aux salariés de convertir en argent une partie de leurs jours de RTT. Ca a commencé à se faire pour les fonctionnaires, à raison de 4 jours. On peut l’étendre dans le privé. Avec un bémol : cela suppose qu’on vienne travailler en plus, donc qu’il y ait un besoin, ce qui est le cas dans le bâtiment ou la restauration, mais pas forcément dans tous les secteurs.
Est-ce que ces nouvelles mesures signifient que ce qui a été voté cet été n’a pas marché ?
C’est évident que le paquet fiscal n’a pas produit le choc positif attendu mais il a revanche ponctionné la capacité d’agir de l’Etat. La défiscalisation des heures supplémentaires s’est révélée très compliquée à mettre en œuvre et Nicolas Sarkozy devrait annoncer ce soir une simplification du système pour qu’il soit plus utilisé. Si le chef de l’Etat faisait seulement de l’économie, il n’irait guère plus loin : car les experts, et même une partie de sa majorité, le pressent de ne pas en faire trop, à cause des effets pervers d’une politique trop volontaire de hausse des salaires : le risque de peser sur la compétitivité des entreprises, ou encore de voir partir ce qui sera donné en plus au Français dans l’achat de produits importés, au lieu d’alimenter la production nationale. Tout ça est vrai, mais Nicolas Sarkozy fait d’abord de la politique. Et la politique, ça consiste à répondre à l’impatience qu’il a lui-même contribué à faire monter.
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