Cet article date de plus de douze ans.

Présidentielle 2012 : le travail revient par la droite

Nicolas Sarkozy a mobilisé hier Place du Trocadéro à Paris. Sur le plan économique et social, qu’a-t-il retenu de la campagne de 2007 ?
Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Franceinfo (Franceinfo)

Si on procède par élimination, le plus petit dénominateur commun est assurément le travail ! C'était non pas quatre jours, mais quatre mois avant son accession à l’Elysée : le discours de Versailles prononcé en janvier 2007. Rebelotte en 2012 avec deux valeurs supplémentaires : la famille et le patrimoine. Habile stratagème pour conjurer le mauvais sort de la hausse du chômage... « C’est par le travail que nous sortirons de la crise… c’est par le travail que nous rembourserons la dette, que nous retrouverons le chemin de la croissance et que nous garantirons le pouvoir d’achat ». Difficile d’être en désaccord avec ces mots… sauf à jeter un regard critique sur les cinq années qui viennent de s’écouler.


Vous sous-entendez un quinquennat de promesses non-tenues ?*

Essentiellement d’un challenge raté : celui de la baisse du chômage (serpent de mer pour tous les candidats à la magistrature suprême depuis le milieu des années 70). En 2007, Nicolas Sarkozy appelait à tirer toutes les conséquences si cinq ans plus tard il ne parvenait pas à contenir le nombre de demandeurs d'emplois en dessous de la barre des 10%. Ces 10%, on les dépassera avant la fin de l’année. Certes, la crise est passée par là... une crise qui arrange finalement tout le monde, jusqu’à François Hollande qui prône, à juste titre, une politique de relance. Pour Nicolas Sarkozy, la solution est donc dans le travail… au risque de se mettre à dos une partie des syndicats, fidèle à sa devise : « le pire risque est celui de ne pas en prendre » !


Peut-on pour autant parler de stratégie gagnante ?*

Pour convaincre une partie de l’électorat, peut-être… mais pour ce qui est de la consolidation du dialogue social, certainement pas. Si Nicolas Sarkozy est appelé pour un nouveau quinquennat, les relations avec les partenaires sociaux seront tendues… y compris avec le grand patronat représenté par le MEDEF. Avec la CGT, ce sera très difficile… bien plus qu’avec la CFDT qui a moins politisé ce premier mai. S'il est réélu, dans sa stratégie de reconquête de l'emploi, Nicolas Sarkozy ne pourra pas faire sans les syndicats. Le dialogue social est plus qu’utile... à condition d'être respecté par l'ensemble des acteurs, c’est l'un des fondements de toute démocratie digne de ce nom... de toute économie moderne... sur ce dialogue repose également une grande partie de la croissance tant attendue.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.