Quand les PME disent merci à la grande distribution
C’est une tendance très nette qui émerge alors que s'ouvrent les traditionnelles négociations annuelles entre fournisseurs et distributeurs. Ce n’est pas une opération communication des grandes enseignes. C’est la FEEF (Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France) qui le dit, sur la base d'une enquête menée par l'institut Nielsen. Non seulement, la part des PME françaises augmente dans les ventes des grandes surfaces mais, en plus, ces PME contribuent à l’essentiel de la progression des ventes depuis un an. Michel et Augustin, Maître Savon de Marseille ou les produits de nettoyage Azurex sont désormais capables de damer le pion à des groupes comme Danone, Procter & Gamble, Unilever et les "MDD", les marques de distributeurs.
Les chiffres
Le marché des produits de grande consommation est évalué à environ 100 milliards d’euros. Sur ce total, au cours des douze derniers mois, les ventes des PME ont augmenté de 5% à 22 milliards d’euros. Le groupe Auchan réalise aujourd’hui 30% de son chiffre d’affaires avec des PME de moins de 250 millions d'euros d’activité.
Pourquoi ce regain d’intérêt
C'est la demande du consommateur. Le succès des circuits courts, les produits labellisés régionaux... les consommateurs préfèrent acheter des produits locaux, sans parler du Made in France qui rencontre un succès grandissant.
Accords gagnant-gagnant
Pour les négociateurs des grandes surfaces, les discussions sont plus faciles qu’avec les gros fournisseurs. Pour les super et hyper, c'est aussi l'assurance de réaliser des marges plus importantes en diversifiant l'offre produit dans les rayons. On voit combien la guerre des prix détruit de la valeur. Derrière la course aux prix, l’emploi et les salaires sont mis sous pression, cela pour une restitution finale au consommateur de trois euros par mois. Le jeu vaut-il réellement la chandelle ? Pour privilégier ces relations, certaines enseignes s’engagent même sur la réduction des délais de paiement pour soutenir la trésorerie des petites entreprises. Les négociations sur les prix sont toujours ardues mais vent favorable aux PME, c’est indéniable.
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