Secteur de l'acier, rien ne va plus
Pour bien comprendre la situation, faisons une comparaison. L’acier, c’est comme le carton ondulé : un thermomètre conjoncturel. Le carton ondulé sert à emballer les produits. Plus d’emballages traduit donc plus d’activité (industrie, commerce, etc…). C’est identique pour l’acier, matière première à la base de la fabrication de beaucoup de produits de consommation courante. Pour reprendre une formule chère à un autre secteur : quand l’acier va, tout va.
Passe de plus en plus difficile
La production mondiale d’acier a reculé de près de 4% au premier trimestre 2016 par rapport à la même période de 2015 mais le marché reste excédentaire. On produit trop d'acier par rapport à la demande d'une industrie qui tourne au ralenti. Au point que plusieurs pays, dont les Etats-Unis, réclament des mesures urgentes. Des pays qui s’opposent notamment au versement de subventions publiques aux entreprises déficitaires qui viendraient aggraver le problème de surcapacité actuelle.
La Chine de nouveau dans le collimateur
L’Europe est la première concurrente de la Chine. L'Union européenne est le deuxième plus gros producteur d’acier au monde après l'Empire du Milieu, avec près de 180 millions de tonnes produites par an (11% de la production mondiale). Sur la seule année 2015, les exportations chinoises ont fait un bond de plus de 50% et sa surproduction atteindrait 340 millions de tonnes, selon les experts.
Mardi, une réunion au sommet entre les différents pays producteurs n'a pas abouti, aucun accord n'a été trouvé. La situation devient vraiment inquiétante pour le secteur. Les grands groupes sidérurgiques continuent de rationaliser leur outil de production : Arcelor-Mittal ferme encore des usines en Europe, idem pour Tata Steel... Ces dernières années, quelque 40.000 emplois ont été perdus dans le secteur.
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