Sncf Alstom, la paix du rail
Le groupe dirigé par Patrick Kron peut se réjouir à plus d’un titre. On parle de 30 rames… en fait l’enjeu est beaucoup plus important puisqu’il porte sur environ 90 unités. Une cinquantaine déjà actée dans un précédent contrat et qui est progressivement livrée à la Sncf… la partie du contrat dont il est question ce matin et qui a été signé vendredi, porte lui sur 40 rames. Mais comme Alstom se veut prudent, il en a inscrit seulement 30 dans ses comptes pour 900 millions d’euros.
D’abord, cette nouvelle est excellente, évidemment, pour l’emploi et les syndicats le reconnaissent : ce sont trois années de travail. 1500 salariés sont concernés sur les sites français mais aussi à Charleroi en Belgique et Montréal au Canada. Positif également pour les nombreux sous-traitants d’Alstom, dynamiques sur leur terrain en région (Ils ont pour noms notamment : Faively-Transports, Coméca, TFCM ou autre Association Bretagne Atelier).
Autre point important : ce contrat permet de lever un contentieux qui pesait depuis plus années entre Alstom et la Sncf.
En 2010, Eurostar, filiale de la Sncf à 55%, annonçait l’achat de 10 trains à grande vitesse à l’allemand Siemens pour 600 millions d’euros. Alstom qui était jusqu’alors unique fournisseur de la SNCF avait vu rouge et contesté la procédure d’appel d’offre devant la Haute Cour de Londres où est basé le siège d’Eurostar. C’est cette procédure qu’Alstom vient d’abandonner. Juste retour des choses... la hache de guerre est enterrée... Eurostar va acheter allemand, la Sncf français et permettre de d'entretenir des emplois.
Ca "fleure bon" le patriotisme économique alors qu'on ne cesse de vanter les mérites la construction européenne… *
De fait, les équilibres sont assez bien respectés puisque Simens équipant Eurostar, l'opération répond aux règles du marché concurrentiel. Mais c'est vrai, Certains n'hésitent pas à faire le rapprochement entre le contrat annoncé hier et la proximité de l'élection présidentielle... une bonne nouvelle avec emplois à la clef permet de calmer certaines ardeurs syndicales sur d'autres dossiers. Mais loin de la polémique, c'est un incontestable succès pour la technologie Alstom. Là où l’ICE fabriqué par l’Allemand Siemens est réputé plus luxueux en termes de confort (ce qui convient mieux à Eurostar pour diversifier son offre et renforcer son segment business), le TGV d’Alstom intègre des équipements de signalisation compatibles avec tous les réseaux européens… les motrices sont équipées pour s’adapter aux différentes tensions électriques utilisées sur le vieux continent. Ce n'est plus du patriotisme économique, c’est la technologie qui abat les frontières.
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