Chroniques du ciel. Reprise estivale
Avec l'annonce de la réouverture des frontières en Europe, les réservations aériennes repartent en flèche, mais les entreprises du secteur auront besoin de plus qu'un bon été pour dépasser la pire crise de leur histoire.
La réouverture des frontières en Europe fait souffler un vent d’optimisme sur le transport aérien. Depuis quelques semaines, les réservations vers les destinations touristiques explosent. Les compagnies ont musclé leurs programmes vers la Grèce, l’Italie le Portugal ou l’Espagne.
Majorque : destination très prisée
La demande est si forte, qu’Outre-Rhin, Lufthansa a décidé de ressortir ses super jumbos, ses Boeing 747-8, pour assurer la desserte de Majorque, destination très prisée des Allemands. D’ordinaire, cette liaison est effectuée en A321, mais entre avril et juin, les réservations vers Palma ont été multipliées par 25 selon la compagnie qui dit réagir à la demande avec cette offre exceptionnelle.
Toutefois, le doute persiste sur la solidité de cette reprise. L’été 2020 n’avait été qu’un feu de paille, avant une nouvelle chute du voyage aérien provoquée par une troisième vague pandémique durant l’automne dernier.
De plus, cette reprise estivale du trafic aérien est essentiellement tirée par le court et le moyen-courrier, un marché qui profitera essentiellement aux compagnies low-cost. Ce sera beaucoup plus compliqué concernant l’activité long-courrier et les compagnies traditionnelles sous perfusion étatique. La reprise n’y est pas attendue avant 2024.
La crise du Covid a bouleversé le voyage d’affaires
Une récente étude de la Chaire Pégase, basée à Montpellier, estime que près de 40% des déplacements professionnels en avion devraient être remplacés par des visioconférences à l’avenir.
Et même si les déplacements demeurent cruciaux pour lancer de nouveaux projets, les entreprises souhaitent pérenniser le recours à la visioconférence aux dépens des voyages d’affaires. Elles perçoivent dans cette situation une opportunité de réduire leurs coûts,
Selon l’étude, "L’érosion de la demande aérienne des voyageurs d’affaires va mettre en difficulté les compagnies aériennes qui ont fortement misé sur cette clientèle haute contribution".
Les compagnies traditionnelles seront donc plus impactées que les compagnies à bas coûts par ce désengagement de la clientèle professionnelle d’où certainement une remise en cause de leur modèle économique.
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