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Contrôle technique des deux-roues motorisés : des mesures alternatives dès le 1er janvier 2023

La semaine dernière, le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a présenté des mesures alternatives au contrôle technique des deux-roues. Cette mesure, votée durant l’été 2021 pour une mise en place en 2023, a fait débat et a déjà beaucoup fait réagir les motards.

Article rédigé par Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Toulouse, le 4 septembre 2021. Manifestation de motards contre la loi rendant obligatoire le contrôle technique pour les deux-roues.  (ADRIEN NOWAK / HANS LUCAS / AFP)

[Rectificatif. Le titre et le contenu de cet article ont été modifiés. Ils laissaient penser que c'est le contrôle technique des deux-roues défini par le décret du 9 août 2021 qui s'appliquerait à compter du 1er janvier 2023. Or ce sont des mesures alternatives à ce contrôle technique qui vont être mises en place.]

Si le contrôle technique est mis en place pour les voitures depuis 1992, les deux-roues, notamment les motards, rechignent à l’accepter, le voyant comme "infantilisant". La France propose des mesures alternatives au contrôle technique des deux-roues et la Commission européenne doit décider de leur pertinence. Parmi ces mesures alternatives, annoncées mercredi par le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, une prime à la conversion pouvant atteindre 6 000 euros et des radars antibruit.

La plupart des pays européens imposent déjà un contrôle technique pour les motos, à l’exception de la Finlande, de l’Irlande et des Pays-Bas, qui ont adopté des alternatives. Le contrôle technique des deux-roues, exigé par l'Union européenne depuis 2014, devait en principe être mis en place au 1er janvier 2022 au plus tard. Il devait entrer en vigueur de façon progressive à partir de 2023. Mais le président de la République, Emmanuel Macron l'avait suspendu. L'exécutif planchait depuis sur des mesures alternatives.

Le deux-roues : une solution pour les uns, un risque pour les autres 

Il y a environ 3 millions de deux ou trois-roues motorisés en France, notamment avec l’émergence des plateformes de livraison. Leur nombre devrait encore augmenter. "Plus qu’un problème, le deux-roues motorisé est une solution qu’il faut plutôt encadrer, accompagner. La fluidification du trafic dans les villes passera par le deux-roues motorisé." Sébastien Poirier, président de Fédération française de motocyclisme.

Le contrôle technique, selon l’association Respire, œuvre à la diminution des risques d’accidents, qui touchent particulièrement les jeunes. Et si une approche pédagogique est obligatoire pour réduire ces risques, le contrôle technique pourrait aussi y contribuer. 

"Les deux-roues émettent beaucoup de monoxyde de carbone et d’oxyde d’azote, qui sont des polluants atmosphériques, ceci de façon parfois plus importante que les voitures les plus récentes."

Tony Renucci, président de l'association Respire

à franceinfo

Le cœur du débat provient des fédérations de motards, qui souhaitent se dissocier des scooters, en mettant en avant le lien privilégié qu’ils entretiennent avec leur machine. 

Les solutions apportées par les mesures

Pour éviter le contrôle technique obligatoire, la France a proposé une série de mesures alternatives censées compenser les bénéfices du contrôle technique. Parmi celles-ci, on retrouve une prime à la conversion, pour l’achat de deux-roues électriques ou très peu polluants, et l’installation, dès 2022, de radars pour contrôler les émissions sonores.

Mais ces mesures sont loin de faire l’unanimité. "On comprend mal pourquoi l’État, non seulement n’arrête pas le thermique mais, au contraire, le subventionne, réagit Franck-Olivier Torro, président de l'association Ras le scoot. Cette prime de 6.000 euros devrait servir à financer des modes de transport plus respectueux de l’environnement, comme des scooters électriques, ou encore des trottinettes et vélos électriques."

Une mesure en revanche plébiscitée des deux côtés est l’instauration de radars sonores, afin de lutter contre les nuisances sonores. La prolifération de pots d’échappement non homologués pour, soi-disant, gagner en vitesse, reste une plaie au sein des villes. 

La féminisation des conducteurs de deux-roues, selon les assureurs, ferait diminuer le nombre d’accidents. Elles sont plus respectueuses du code de la route, font moins d’incivilités, et pourraient ainsi contribuer à des villes plus apaisées.

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