Les nouvelles livraisons urbaines, écologiques et solidaires
Les années 2020 et 2021, marquées par la crise sanitaire du coronavirus, ont changé nos habitudes de consommation. Avec le télétravail qui favorise les commandes en ligne depuis son domicile, le nombre de livraisons a explosé. Ce secteur en pleine expansion évolue rapidement pour devenir plus propre.
L’année dernière, près d’1,5 milliard de colis ont été distribués en France. Mais ce chiffre record est synonyme de congestion des axes routiers, et de pollution. Les services logistiques et leurs modes de livraison doivent donc se réinventer.
L’utilisation de robots-livreurs autonomes, ou encore de drones, pour livrer des paquets, est de plus en plus répandue, notamment chez certaines enseignes, comme l’américain Walmart. Inspirées du monde militaire et de ses outils de transport de matériel, les “mules” – des remorques autonomes qui suivent le livreur – apparaissent également dans les paysages urbains.
Dans ce paysage, le vélo-cargo reste à ce jour le véhicule qui s’impose le plus facilement. En effet, il s’adresse aussi bien aux familles qui abandonnent leur deuxième voiture, qu’aux professionnels de la cyclologistique. En France, 11.000 unités ont été vendues en 2020, tandis que notre voisin allemand atteint les 100.000. Un engouement qui ne date pas d’hier, car les triporteurs circulaient en grand nombre au milieu du XXe siècle.
Avec la nouvelle impulsion que leur donne l'électrification aujourd’hui, des petites entreprises éclosent à travers le pays. Celles-ci sont symboliques d’une tendance commune à toute la France, la volonté de renouer avec des villes plus calmes, ainsi qu’un fort besoin de lien social.
"L’objectif, c’est d'éliminer la petite camionnette du centre-ville. Zéro carbone rejeté, pas de bruit, c’est hyper important. Les gens veulent aussi connaître le livreur et qu’on s’intéresse à eux. Ils veulent avoir ce rapport humain."
Charles-Antoine Lelièvre, fondateur de Le Lièvre à Vélo, près de Lavalà franceinfo
Outre ces atouts sociaux et environnementaux, l’évolution de la livraison vers des véhicules plus légers entraîne un fort potentiel de création d’emplois. K-ryole, jeune start up créée il y a cinq ans, a conçu une remorque à assistance électrique qu’on peut accrocher à n’importe quel vélo. L’entreprise espère vendre 100.000 véhicules par an, d’ici 2027. Ce concept permet une polyvalence de services différents.
"Par exemple, à la Poste belge, dont on est fournisseurs officiels, ils livrent des courriers à vélo. Quand il faut livrer des colis, ils fixent à leurs vélos une K-ryole qui peut supporter jusqu’à 250 kilos, sans aucun effort.”
Nicolas Duvaut, fondateur de K-ryoleà franceinfo
En parallèle de ces innovations, on assiste également au développement de solutions de livraisons partagées entre collègues ou voisins. Si le covoiturage est déjà fortement répandu pour le transport des personnes, il existe désormais le cotransportage, un principe d’optimisation de l’espace disponible dans les coffres des voitures des particuliers, ou les camions qui reviennent à vide après une livraison.
Avec une communauté de 400.000 membres, c’est ce qu’offre l’entreprise Cocolis au moyen d’un système d’annonces, similaire à celui des sociétés de covoiturage.
Et question solidarité, une start-up nommée CarryMe met en relation les employés d’une même entreprise pour transporter en confiance des colis. Ce service, particulièrement adapté aux sociétés avec des implantations hors de France, permet d’optimiser les voyages des employés pour apporter à leurs collègues des marchandises parfois difficiles à importer, comme les médicaments. Il offre, en outre, une première accroche sociale à ceux qui arrivent dans un lieu nouveau.
"La rencontre du voyageur avec le destinataire, est une belle occasion d’échanger et d’établir des liens entre différentes cultures."
Carole Aflalo, fondatrice et PDG de CarryMeà franceinfo
Ces solutions partagent un point commun : en jouant sur des leviers d’optimisation, de lien social et d’innovation technique, elles cherchent à contribuer à l’élaboration d’un secteur logistique plus humain et écologique. De plus, elle crée des emplois.
En conclusion : Il va falloir des trésors d’imagination pour livrer plus de 100 milliards de colis dans le monde, et rendre ce secteur, qui est en train de doubler, écologiquement et socialement responsable.
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