Transportez-moi. États généraux sur la mobilité durable
Chaque période électorale est propice à ce que chaque secteur ou corporation fasse des propositions aux candidats et les transports sont évidemment de la partie. Cette semaine, la profession a dévoilé le résultat de ses états généraux de la mobilité durable, cela se passait au Sénat et Gerard Feldzer y était.
Tous les intervenants, les industriels, les exploitants, les collectivités ont un seul leitmotiv : la mobilité est un droit, l’accessibilité un devoir, et les transports sont le thermomètre et le vecteur de l’économie. Ils réclament donc à être un peu plus visibles Jean-Pierre Farandou, président de l’union des transports publics.
Nous estimons que la mobilité c'est un droit !
Jean-Pierre Farandou
Combien y en a-t-il de propositions et quelles sont elles ?
Soixante dix propositions et la premiere serait de recréer un ministere des transports avec les moyens à la clé. En fait, il s’agit de donner les moyens d’investir dans ce secteur y compris pour améliorer les réseaux routiers et ferroviaires, qui ont été trop souvent délaissés, cela demande une programmation et des budgets français et européen.
Nous voulons un plan pour les cinq ans qui viennent
Jean-Pierre Farandou
C’est vrai qu’on s’y perd un peu, dans "qui finance quoi ?" : entre l’Etat, les régions, l’Europe, et puis les budgets ne sont pas infinis, il faut faire des choix ! Et on le voit pour le canal Seine Nord : 4,5 milliards d’euros dont la moitié financée par l’Europe, la LGV Paris Bordeaux 7 milliards, dont la moitié par des fonds privés qui vont vouloir récupérer la mise avec une incidence probable sur le prix du billet. On en saura plus lundi prochain, la SNCF en dévoilera le tarif.
Des mesures immédiates et plus modestes
Comme par exemple multiplier les voies réservées aux bus, lesquels seraient prioritaires avec des feux coordonnés… ça augmente la fluidité. Et un gain de vitesse commerciale de 5 km/h peut faire économiser plus d’un million et demi d’euros par an et par ligne ! Mais il faut investir et surtout trouver l’argent.
Et pour rester dans les choix politiques, il a été également proposé des mesures comme l’ouverture à la concurrence et un service minimum dû aux usagers. C’est l’une des 6 propositions défendue par Louis Negre, président du Gart, l’organisme régulateur des transports
Tous les pays qui ont ouvert à la concurence ont une qualité de service qui augmente
Louis Negre
Bon, il reste prudent en proposant, pour l’instant, des expérimentations, car non encadré il pourrait, comme dans certains pays, y avoir de la casse sociale.
Des propositions pour la baisse de la pollution
D’apres une enquête du Sénat, le coût de la pollution de l’air se chiffre à 100 milliard d’euros par an, et pour Karima Delli la toute nouvelle présidente de la commission transports à la commission européenne, c’est une urgence pour la France et pour l’europe.
C'est une urgence sanitaire ! La plupart des grandes villes vivent aux rythme de la pollution
Karima Delli
La séquence coup de cœur, avec les interventions du public qui assistait à ce colloque
Des interventions qui parlent d’un avenir du transport plus désirable comme "Ceci n’est pas un train, mais un bureau connecté, ceci n’est pas une gare mais un lieu de culture et de rencontre, ceci n’est pas un vélo, mais un transport public individuel, et enfin, ceci n’est pas un téléphone, mais la clé du véhicule qu’on partage avec son voisin ou son collègue". (Extraits du livre "les mobilités du futur " aux éditions cherche midi)
D’une façon générale les gens ne veulent plus perdre du temps dans les transports, mais profiter de ce temps, et enfin ils veulent des villes respirables et apaisées.
On verra s’ils seront entendu par les candidats, en attendant vous trouverez la totalité des 70 propositions de ces Etats généraux de la mobilité, En cliquant juste ici !
Si vous mettez quelques suggestions dans les commentaires ci-dessous, je me ferais un plaisir de vous répondre et de les relayer.
En collaboration avec Kilien Messaï de Boissard
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