Cet article date de plus de cinq ans.

Transportez-moi. L'impact de la canicule sur les transports

Nous traversons actuellement une vague de chaleur exceptionnelle, et cette chaleur a des conséquences parfois sérieuses sur les transports et pour les usagers.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Message de service lié à la canicule, sur une autoroute près de Lille, le 26 juin 2019. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

La vague de chaleur exceptionnelle que nous traversons n'est pas sans conséquences dans le domaine des transports. Par exemple, en prenant le voiture, la climatisation surconsommera plus de 30% en ville durant tout votre trajet. C'est donc plus de CO2, et donc un impact plus important sur le réchauffement climatique. De plus, si le liquide utilisé fuit, et c’est souvent le cas, il aura un pouvoir réchauffant 1000 fois supérieur au CO2.  

La question de rouler les fenêtres ouvertes se pose

Pourtant c'est une erreur, car en terme de consommation, c’est pire, car au-delà de 60 km/h vous dégradez l’aérodynamique de la voiture et sollicitez plus votre moteur.

Reste la voiture électrique, mais la climatisation diminue l’autonomie de la batterie. Le mieux est, comme pour les appartements, de ne pas abuser des écarts de températures. Le médecin du sport et journaliste Alain Ducardonet, conseille vivement de mettre votre climatisation avec un écart de 7 degrés inférieur à la température extérieur. Sinon votre corps prendra plus de temps à s'adapter à la différence chaud / froid. 

En région parisienne plus de 90% des bus ne sont ni climatisés, ni réfrigérés

Il faudrait donc privilégier les transports en commun, mais ils ne sont pas tous, et de loin, climatisés.Cela s’ajoute aux difficultés des transports au quotidien, partout en France, et particulièrement en région parisienne ou plus de 90% des bus ne sont ni climatisés, ni même réfrigérés.

La présidente de la région Île de France, Valérie Pécresse a promis une amélioration d’ici 5 ans, malgré des difficultés techniques. Jean-Michel Geffriaud, ancien manager chez Alstom Transport, explique la difficulté à climatiser des transports comme les bus qui s'arrêtent fréquemment et donc ouvrent leurs portes qui apportent sans cesse de l'air chaud.

La ligne 6 du métro parisien n'est pas encore équipée par cette "ventilation réfrigérée". (STÉPHANIE BERLU / FRANCE-INFO)

Et si on cherche la fraîcheur dans le métro, c’est encore pire parce qu’on est souvent serré dans les rames non climatisées. Philippe Martin, de la maintenance RATP, conçoit que les températures dans une rame peuvent parfois dépasser les températures extérieures. Mais il ajoute également qu'il y a de nombreux critères qui réchauffent naturellement les stations, notamment les freins et les machines électriques qui servent à la maintenance des métros.

Une nuit cauchemardesque pour des passagers dans un train

Toujours dans le ferroviaire, la canicule a provoqué cette semaine une nuit cauchemardesque pour des passagers bloqués sans électricité, ni climatisation et même sans accès aux toilettes !  Il s’agissait d’une rupture de caténaire qui a fondu, c’est une des conséquences décrites par Olivier Bancel, dirigeant maintenance et travaux SNCF réseau. 

Concernant les rails, qui chauffent au soleil, il y avait dans le temps des joints de dilatation, qui provoquaient un bruit particulier au passage des roues. Aujourd’hui vitesse oblige, les rails sont soudées en continu, cela améliore le confort, mais les contraintes mécaniques sont plus fortes.

Le train Intercités est parti de Paris direction Clermont-Ferrand (illustration). (EMMANUEL MOREAU / FRANCE-BLEU PAYS D’AUVERGNE)

Le goudron peut aussi être impacté par ces fortes chaleurs. Il ramollit très fortement, Monsieur Macadam n’avait peut-être pas prévu le réchauffement climatique. Et puis il y a une bonne nouvelle : on peut stocker cette chaleur pour s’en servir l’hiver, c’est ce que font Colas ou encore Eurovia.

Cette semaine, la séquence insolite concerne les Égyptiens qui ont inventé le mot canicule. Cela vient du latin canicula, diminutif de chien, car c’est le nom d’une étoile de la constellation du Grand Chien que les astronomes égyptiens lui avait donné. Appelée également Sirius, c’est l’astre le plus brillant du ciel, qui est donc considéré comme l’étoile de la chaleur.

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.