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Transportez-moi. La santé et les transports

Ce dimanche 7 avril a lieu la journée mondiale de la santé organisée par l’ONU. L’occasion de parler de l'état de santé des travailleurs dans les transports mais aussi de la santé des personnes qui subissent les pollutions dues aux transports.

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Les données sur les masques antipollution "ne démontrent pas un bénéfice pour la santé", selon l'enquête de l'Anses. (Illustration) (VINCENT ISORE / MAXPPP)

On parle beaucoup de la pollution atmosphérique, qui, rien qu’en France avec ses 50 000 morts prématurés, tue plus que l’alcool et beaucoup plus que les accidents de la route. Mais il ne faut pas négliger la pollution sonore. Fanny Mietlicki, directrice de Bruitparif, explique qu'à cause de ces dégradations dues aux bruits des transports, 108 000  années de vie en bonne santé sont perdues chaque année en Ile de France. Cela représente presque 11 mois de vie perdue au court d'une vie entière. 

Les particules fines irrespirables 

Malheureusement, les conséquences sur la santé sont multiples. Maladies cardio-vasculaires, difficulté d'apprentissage chez les jeunes, ou encore un mauvais sommeil qui peut entraîner de l'obésité chez certains individus, font partie de ces dégradations causées par les bruits des transports.

Mais il y a surtout les pollutions atmosphériques, dues notamment aux particules fines, qui sont les plus importantes. La voiture étant responsable de plus de la moitié de la pollution atmosphérique, on encourage les transports en commun, mais ils ne sont pas exempts de particules fines, notamment dans les espaces confinés comme le métro,  ou l’on peut respirer jusqu’à 100 fois les seuils tolérés.

Un brouillard de pollution atmosphérique au-dessus de Paris. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Selon l’OMS, c’est un phénomène mondial qui concerne beaucoup de villes dans le monde. 7 millions de personnes meurent chaque année à cause de la pollution car 9 personnes sur 10 respirent un air pollué qui entraîne entre autres des maladies pulmonaires.

Plus une particule est fine, plus elle pénètre facilement dans l'organisme

Jean-Félix Bernard, président de AirParif

La santé concerne également les conducteurs. Dans l’actualité cette semaine, franceinfo a révélé  que la conductrice du car scolaire de Millas ayant percuté un TER, prenait, depuis 7 ans, un médicament contre l’insomnie incompatible avec la conduite. 

La somnolence au volant

Pourtant des visites médicales sont obligatoires pour l’aptitude à la conduite qui a lieu tous les 5 ans pour les moins de 60 ans. Mais il faudrait probablement renforcer la médecine du travail. D’ailleurs, bon nombre d’accidents sont dus à la fatigue et à la somnolence. Nathalie Irisson, de "prévention autoroutière", ne manque pas de rappeller que la somnolence ou l'endormissement au volant sont responsables d'un tiers des accidents mortels sur l'autoroute.

Selon cette étude, plus d'un conducteur de poids lourd sur quatre dort moins de 6 heures avant de prendre la route pour un long trajet et un sur trois s'estime susceptible d'avoir un accident à cause de la somnolence. (  MAXPPP)

Toujours dans l’actualité, le cas du pilote privé d’Emiliano Sala, le footballeur nantais mort à la suite d’un crash le 21 janvier dernier, et dont on vient de découvrir qu’il était daltonien. De ce fait, ce pilote n’était pas habilité à voler de nuit. Michel Cupa, président du conseil médical de l’aviation marchande, explique que les pilotes privés, s'ils sont daltoniens, reçoivent une limitation, qui leur permet de voler uniquement de jour, mais pas la nuit. 

C’est d’ailleurs le même problème pour le pilote suicidaire de la compagnie Germanwings : comment détecter un mauvais comportement en conciliant secret médical et sécurité.

Le coup de coeur de la semaine

il s'agit d'une façon originale d’indiquer la pollution de l’air. Un aérophile, un ballon qui dans le parc André Citroën à Paris, propose des ascensions en mesurant en même temps la qualité de l’air, grâce à système de couleurs ingénieux : si le ballon est  vert, la qualité de l'air est correcte, tandis que s'il est rouge, il ne vaut mieux pas faire une activité sportive ou se balader trop longtemps.  

Ballon Généralis Paris  (Ballon Généralis)

On indique aux Parisiens quel est l'état de l'air dès l'instant où ils voient la couleur du ballon !

Jérôme Giacomoni, président d'Aérophile

Jerôme Giacomoni est un jeune polytechnicien, accompagné de son collègue Matthieu Gobbi, et ils sont passionnés de tout ce qui vole. Ils ont vendu une centaine de ballons dans le monde qui transportent plus d’un million de passagers, et ils viennent d’ouvrir près de Strasbourg un parc d’attractions aérien du nom de Petit Prince. Tout un programme ! 

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