Transportez-moi. Les métiers les plus risqués
Demain, lundi 29 avril 2019, aura lieu la journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail. L'occasion de mettre en avant ces métiers dangereux qui rythment le quotidien d'une partie de notre population. Marin-pêcheur, aviateur et même livreur de repas.
Premièrement, les marins-pêcheurs. C'est un des métiers les plus exposés, autant par les conditions de vie et de travail à bord, que par les risques de la navigation, notamment des collisions. Frédéric Moncany de Saint-Aignan, président du cluster maritime français, (une organisation créée en 2006 par et pour les professionnels de tous les secteurs du maritime) sait, comme tous ses confrères, que les risques sont gros, mais parle avant tout d'une passion et d'un réel engagement pour ce métier.
Livreur de pizza, un métier à risque
Pour ce qui est des transports au quotidien, les livreurs de pizza ont une bonne place sur le podium des métiers dangereux. Souvent payés à la course, ils foncent avec leur scooter le plus rapidement possible, sans vraiment prendre en considération les risques éventuels de la route.
Mais depuis quelque temps, on voit se multiplier les livraisons dites en mode doux, c’est-à-dire en vélo, pas même électrique…Et pas vraiment doux pour les livreurs ! Jérôme Pinot est livreur à vélo. Il raconte qu'en l'espace d'un mois et demi il a perdu 10 kg. De plus, en étant auto-entrepreneurs, en cas d’accident ou de maladie, ils ne sont pas autant protégés qu'un salarié.
Heureusement pour eux depuis fin 2018, en principe, ils doivent être salariés, mais tout le monde ne respecte pas la loi. C'est ce qu'Emmanuel Dockès, professeur en droit du travail, explique que les livreurs ont encore beaucoup de mal à être traités comme un salarié lambda. La faute aux sociétés qui font volontairement traîner les choses.
Ces sociétés préfèrent continuer à subir le risque de sanction judiciaire, plutôt que d'être conforme à la loi
Emmanuel Dockès, spécialiste de droit du travail
Les métiers des airs sont tout aussi dangereux, notamment pour les navigants
Malgré les deux derniers accidents du Boeing 737, cela reste le moyen de transport le plus sûr avec 4 milliards de passagers, et un avion qui décolle chaque seconde dans le monde.
Il faudrait voler en avion pendant 6 000 ans, pour risquer un accident. Mais il faut plutôt aller chercher la pénibilité, surtout pour les pilotes qui doivent rester vigilants. Frédéric Crabier, médecin urgentiste, est également commandant de bord à Air France et membre du conseil médical de l’aéronautique civile. Il parle de pression physique et psychique sur le pilote.
Un à deux navigants meurent tous les ans du paludisme en France
Frédéric Crabier, membre du conseil médical de l'aéronautique civile
Frédéric Crabier revient aussi sur les fameux problèmes de circulation sanguine. Notamment pour les pilotes assis pendant des dizaines d’heures dans leur cockpit. Également la pressurisation à l’intérieur de la cabine, qui leur fait subir des variations d’altitude de plus de 2 000 mètres plusieurs fois par jour. L’air y est très sec, et c'est sans compter les radiations subies en altitude.
Coup de chapeau aux pompiers du ciel
C'est le coup de coeur de la semaine, notamment pour ces pilotes de bombardiers d’eau, un métier à risque également. À bord de ces fameux canadairs, les pilotes de la sécurité civile sont capables d’écoper plus de six tonnes d’eau en moins de 12 secondes, ce qui demande une extrême précision. Puis vient le largage qui doit se faire le plus bas possible. Et le danger est extrême surtout dans les vallées.
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