Transportez-moi. Tourisme et transports, une année de records.
L’année 2018 marque des records de fréquentation touristique, ce qui implique une utilisation accrue des moyens de transports, avec des accidents tels que l’effondrement du viaduc de Gênes ou le déraillement d’un TGV à Marseille.
1,3 milliards de touristes dans le monde, c’est effectivement un record. Cette année, la France va atteindre les 90 millions de touristes, suivie de près par l’Italie. Concernant les ouvrages d’art comme celui de Gênes, ceux-ci sont normalement conçus pour durer des centaines d’années, voir beaucoup plus : le pont du Gard a été construit il y a 2000 ans et il tient toujours ! Mais il a été conçu pour transporter de l’eau et seulement de l’eau.
Ricardo Morandi, lorsqu’il a construit son pont il y a 50 ans à Gênes en Italie, n’imaginait pas un trafic aussi important, notamment des camions venant du premier port d’Italie. Il faudra regarder également la construction et la qualité des matériaux utilisés et enfin et surtout l’inspection et l’entretien.
Le Bison Futé a vu rouge cet été
On construit des ponts et des viaducs pour fluidifier le trafic. Mais c’est sans fin et les embouteillages sont toujours là, notamment aux périodes de vacances. On ne peut pas construire des autoroutes à l’infini. Il faut donc étaler les départs et les arrivées. C’est d’ailleurs pour ça qu’en 1975 on a créé "Bison Futé".
À partir de maintenant on peut commencer à faire des prévisions pour l’année prochaine et au fur et à mesure, on va affiner ces prévisions qui sont fiables aux alentours de 90%.
Alméria Sénécat, chargée d’études en prévisions de trafic.
Marseille : déraillement d’un TGV
Nous avons dépassé les 2 milliards de passagers, dans les 15 000 trains qui roulent chaque jour. Et toutes les 6 secondes un train part et arrive en gare. Donc le matériel souffre et on paie des années de retards dans l’entretien des 30 000 kilomètres de voies ferrées, des 50 000 ouvrages d’arts comme les tunnels, les ponts et les viaducs, sans compter les dizaines de milliers d’aiguillages et de passages à niveau.
Arrivés en gare, vous entendez certainement des crissements et autres bruits bizarres. C’est tout simplement que vous changez de voie. Pour Marseille, on passe de 4 lignes d’arrivées à 20 voies, avec des dizaines d’aiguillages et des courbes très étroites. D’ailleurs les cheminots appellent cela un plat de nouilles. Le train faisant 200 m, il bloque la moitié des voies, et soulever ses 400 tonnes ça prend du temps ! Voilà la raison pour laquelle le retour à la normale peut être aussi long.
Forte hausse du trafic aérien
Pour le transport aérien, on a franchi le cap des 4,3 milliards de passagers et près de 16 milliards sont attendus en 2050, ce qui implique d’anticiper les problèmes environnementaux et d’encombrements aériens, mais aussi de formation de pilotes.
Les croisières maritimes et fluviales en plein essor
Encore un record avec 28 millions de croisiéristes dans le monde. Sans compter le tourisme fluvial en plein essor également. Mais là aussi, il faut anticiper les problèmes, notamment environnementaux. Un seul bateau de croisière en escale dans un port pendant 10 heures, émet autant de particules fines qu’un million de voitures !
Le bio-mimétisme : quand l'homme s'inspire de la nature
Qui dit concentration de touristes, dit souvent saturation, voir bousculade. Pour réguler ce trafic, on s’est inspiré du monde des fourmis, c’est ce qu’on appelle le "bio-mimétisme". Il s’agit d’une science qui s’inspire de la nature pour l’appliquer aux humains. Concernant les embouteillages et les mouvements de foules, nous avons beaucoup appris des fourmis.
Lorsque des embouteillages se produisent, les fourmis sont capables de créer une autre piste pour désengorger la route qui est très marquée.
Professeur Vincent Fourcassié, directeur de recherche du CNRS.
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