Transports et littérature : des récits en mouvement
Pour les amoureux de littérature, Saint-Malo accueille, du 4 au 6 juin 2022, le Festival Étonnants Voyageurs, un festival international du livre et du film. C’est aussi l'occasion de revenir sur la belle place qu’occupent les transports dans la littérature.
Les transports aussi peuvent nous faire voyager dans l’imaginaire littéraire, où ils servent souvent de fil rouge ou de décor, comme le ferroviaire avec Le crime de l’Orient Express d’Agatha Christie, l’aviation dans les classiques de Saint-Exupéry ou encore la mer avec Le vieil homme et la mer d’Hemingway. Saint-Malo accueille, du 4 au 6 juin 2022, le Festival Étonnants Voyageurs, un festival international du livre et du film.
Une littérature en avance sur son temps
Dans le domaine de la mobilité, comme les livres de science-fiction, combien de de livres, de bandes dessinées ont quelquefois précédé la réalité ! Ainsi, Jules Verne avait déjà imaginé le sous-marin électrique en décrivant le capitaine Némo et son Nautilus, ou encore anticipé l’envoi d’êtres humains sur la Lune. Tintin, quant à lui, est parti dans l’espace neuf ans avant Gagarine, et s’est posé sur la Lune quinze ans avant Neil Armstrong.
Enfin, Milou est le premier animal envoyé dans l’espace dans On a marché sur la Lune, en 1954, devançant ainsi de trois ans la pauvre chienne Laïka, envoyée par l’URSS, mais qui, elle, n’est pas revenue. Si l’imaginaire est plus d’une fois devenu réalité, le vécu peut aussi servir de trame, comme le montrent les livres d’explorateurs, de Marco Polo à Jean-Louis Étienne, en passant par Christophe Colomb.
“L’écriture, c’est de nouveau revisiter l’expédition elle-même, c’est revisiter le voyage. Quand on a trouvé l’alignement de quelques mots qui ont l’odeur et la couleur nécessaires pour retranscrire l’émotion que l’on a eue, moi j’arrive à avoir des émotions qui sont plus fortes.”
Jean-Louis Étienne, explorateur polaire et écrivainà franceinfo
Fenêtre sur le monde
Au-delà du simple voyage, la littérature ouvre aussi à une nouvelle conscience. Isabelle Autissier, écrivaine et navigatrice française, explique : “Le roman a toujours un gros intérêt : il rapproche une thématique du vécu et de l’intime des gens. Si je donne à lire le rapport du GIEC, il y aura des informations passionnantes, pertinentes et vérifiées ; mais tout l’intérêt du roman, c’est vraiment de rendre le récit palpable.”
Et les explorateurs sont parmi les mieux placés pour raconter le monde qui nous entoure. “Longtemps, la littérature d’aventure était un peu folklorique. écrite avant tout par des auteurs qui n’étaient pas des écrivains. Lors des expéditions, on s’aperçoit qu’on est sur une petite planète qui n'est pas en très bonne santé, et les explorateurs et exploratrices sont vraiment aux premières loges du réchauffement climatique”, explique Stéphane Dugast, secrétaire général de la Société des explorateurs français, et écrivain qui sensibilise à la fonte des glaciers dans son livre Dans les pas de Paul-Émile Victor.
Il poursuit : “Ils arrivent à donner la parole à d’autres scientifiques et à des habitants, à aller dans des endroits où l’on ne va pas, à montrer ce que ne nous racontent pas les satellites et encore moins les réseaux sociaux”.
Einstein écrivait : “Pour changer la société, il faut changer les Hommes. Pour changer les Hommes, il faut leur donner envie !”. C’est précisément l’objectif de ce festival Étonnants voyageurs à Saint-Malo.
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