Colombie : la production d'huile de palme, dévastatrice pour l'environnement et la population
En Colombie, la production d'huile de palme se répand dans les montagnes de Montes de María mais cela n'est pas sans conséquence. Alors que des palmiers à huile sont visibles sur des centaines et des centaines de kilomètres, un barrage, qui permet de soutenir l'irrigation de l'huile de palme, a chassé une population autochtone qui y vivait, les Arhuacos, obligés de se retrouver très à l'amont, aujourd'hui coupés du monde.
Ce territoire a été complètement dévasté en l'espace de quelques années : le barrage a augmenté de deux degrés la température locale, les arbres tombent de même, il n'y a plus d'eau, les rivières n'ont plus de poissons à l'amont. Et les conséquences pour le peuple arhuacos sont très concrètes : 36 de leurs sites sacrés ont déjà été inondés dans ce barrage. Pire : les rivières complètement contaminées, notamment au malathion, un pesticide probablement cancérigène pour l'homme, qui est appliqué sur les mouches du fruit du palmier. On retrouve alors chez les populations des vomissements, des fièvres, des démangeaisons parce que ces populations indigènes n'ont pas d'autre choix que de boire l'eau, de se laver et d'essayer de manger du poisson. Elles n'ont pas d'autre choix que de venir travailler pour ces monocultures intensives.
Une production très rentable pour la Colombie
Pour la Colombie qui a mis en place cette stratégie de développement via l'huile de palme, il y a une certaine logique : l'huile de palme est six à sept fois plus rentable que l'huile de tournesol ou que l'huile de soja. L'huile de palme a des qualités très particulières parce que c'est un liant qui donne un goût onctueux, notamment pour notre pâte à tartinée préférée. C'est utilisé dans nos gels douche, dans nos savons, et ce qui est nouveau, c'est que c'est aussi utilisé aujourd'hui pour faire du biodiesel.
Quelles solutions sont possibles ? Arrêter de manger notre pâte à tartiner préférée, aller vers des marques biologiques qui sont beaucoup plus saines. Mais aussi mettre en place l'agroforesterie : arrêter la monoculture intensive, les pesticides à outrance, régénérer les sols et restaurer complètement la faune et la flore locales.
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