Argentine : le nouveau président dévoile ses mesures "choc" pour relancer l'économie
Pas si fou finalement cet anarcho-libertarien dont les paroles ont souvent franchi les limites de la correction. Javier Milei a maintenu, jusqu’au mardi 12 décembre, le suspense sur le contenu de son action et il frappe fort : dévaluation du peso de 50%, découpage en règle de l’administration publique avec la disparition de la moitié des ministères et des secrétariats d’État. Dans la fonction publique tous les contrats de moins d’un an ne seront pas renouvelés. L’État argentin annonce également l’arrêt immédiat de tous les chantiers publics n’ayant pas encore démarré.
Javier Milei avait prévenu tout le monde et dès mardi, tous les prix ont doublé. Après le gel des investissements les syndicats de la construction ont estimé à 250 000 le nombre de travailleurs qui se retrouveraient, avant la fin de l’année, sans emploi. Une violence nécessaire pour assainir les dépenses publiques selon Javier Milei et selon le FMI visiblement satisfait de l’entrée en matière d’un président élu pour son discours antisystème.
Les syndicats appellent à protester le 20 décembre
Dans la foulée de ses annonces, le nouveau gouvernement argentin a également anticipé la contestation sociale avec un plan destiné à encadrer minutieusement le droit des Argentins à manifester. "On ne s’empare pas de la rue, donc qu’ils sachent que s’ils le font il y aura des conséquences. Nous allons mettre de l’ordre dans le pays pour que les gens puissent vivre en paix. Et pour appliquer ces mesures les forces de l’ordre répondront de manière proportionnée à la résistance", a expliqué le ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, en présentant ce plan.
Les méthodes de Patricia Bullrich sont bien connues des Argentins. Elle était déjà en charge de la sécurité entre 2015 et 2019. Les syndicats l'accusent d’être à l’origine de plusieurs vagues de répression et sont convaincus que son retour aux affaires signe la volonté de Javier Milei de bâillonner toutes les initiatives d’opposition. L’ensemble des organisations syndicales argentines a déjà fixé une date pour se retrouver dans la rue : mercredi 20 décembre. C'est la date anniversaire de l’éclatement social de 2001. Finalement aucune surprise du choc annoncé par Javier Milei à son peuple.
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