Au Cameroun, la Coupe d'Afrique des nations face au défi sanitaire et sécuritaire
Dès dimanche, les regards seront tournés vers le Cameroun, où se déroulera la Coupe d’Afrique des nations de football. Ce premier grand événement sportif de 2022 subit de lourdes contraintes sanitaires et sécuritaires.
La 33e édition de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) s'ouvrira dimanche 9 janvier au Cameroun et se déroulera jusqu'au 6 février. La cérémonie d'ouverture aura lieu dans le nouveau stade de Yaoundé, qui peut accueillir 60 000 personnes, avec comme première affiche Cameroun-Burkina Faso. Déjà repoussé d'un an, l'événement sportif - dont la tenue est restée incertaine jusqu'à Noël - fait les frais du contexte sanitaire et sécuritaire dans le pays.
Des mesures sanitaires drastiques
Tous les supporters devront être entièrement vaccinés contre le Covid-19 et présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures ou un test antigénique de moins de 24 heures pour pouvoir assister aux matchs. La vague du variant Omicron, qui est née en Afrique du sud, est un immense défi sanitaire pour les organisateurs parce que cet événement sportif draine un vaste public, venu des quatre coins du continent. Il ne faudrait pas que les villes où se déroulent les matchs se transforment en clusters. Un phénomène inquiète déjà les autorités camerounaises : la prolifération de faux tests et faux certificats de vaccination. Les contrôles doivent être renforcés pour les spectateurs.
Des menaces sécuritaires importantes
Des menaces sécuritaires pèsent également sur la région. Elles viennent d'abord des régions anglophones au sud-ouest et du nord-ouest du Cameroun. Depuis quatre ans, des groupes indépendantistes mènent une guérilla contre le pouvoir central. Les violences ont déjà fait 3 500 morts et 700 000 déplacés, selon l'ONU.
Pour cette CAN 2022, certains groupes armés ont promis de perturber la compétition et envoyé des lettres de menaces aux équipes du groupe F, c'est-à-dire la Tunisie, le Mali, la Mauritanie et la Gambie, qui vont jouer leurs matchs dans la ville de Limbé, station balnéaire du sud-ouest du pays. Le gouvernement a déjà déployé sur place des soldats lourdement armés et opère des contrôles et des fouilles dans tous les quartiers de la ville.
L'autre menace sécuritaire vient du nord du Cameroun. Même si aucun match n'aura lieu dans cette région, la menace des jihadistes de Boko Haram est prise très au sérieux par les autorités. Certes, le chef de Boko Haram Aboubakar Shekau est mort en mai dernier, ce qui a affaibli le mouvement, mais un autre groupe rival, l'État islamique en Afrique de l'ouest, a lui consolidé son territoire autour du lac Tchad et mène des incursions sporadiques au Cameroun. Les forces de sécurité camerounaises sont donc sur le qui-vive. Pas question pour elles de baisser la garde au moment de la CAN, immense caisse de résonnance de tout le continent africain.
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