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Dans le conflit du Haut-Karabakh, les soldats de l'Azerbaïdjan gagnent du terrain

Les combats se poursuivent au Haut-Karabakh, notamment pour le contrôle de la ville stratégique de "Chouchi" pour les Arméniens, "Choucha" pour les Azerbaïdjanais. Une situation confuse, mais de toute évidence, les troupes de Bakou sont à l'offensive et gagnent du terrain.

Article rédigé par franceinfo, Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les combats continuent dans le Haut-Karabakh (illustration, le 06 Novembre 2020) (KAREN MINASYAN / AFP)

L'Azerbaïdjan a annoncé que la ville de Choucha, située à une quinzaine de kilomètres de Stepanakert, la capitale de la province disputée, était tombée."C'est un grand jour dans l'histoire de l'Azerbaïdjan", a claironné le président Ilham Aliev. L'Arménie, de son côté, a démenti la chute de ce verrou stratégique perché à 1 400 mètres d'altitude, et indique que les combats continuent. Mais les Arméniens traversent une mauvaise passe et sont sous pression, même s'ils contrôlent encore les points hauts de la région.

La capitale Stepanakert est désormais clairement menacée. La ville subit d'intenses bombardements. Le rapport de force semble en train de basculer en faveur de l'Azerbaïdjan, qui doit sa supériorité militaire à l'appui fourni par la Turquie qui l'alimente en armes modernes, mais aussi en mercenaires venus de Syrie. Ankara s'est dit prêt à soutenir par "tous les moyens son pays frère". Bakou bénéficie aussi de l'aide d'Israël, notamment en matière de drones.    

L’Arménie esseulée  

L'Arménie est isolée sur le plan diplomatique. L'Iran, qui se méfie pourtant de l'irrédentisme de sa population azérie, a lâché Erevan. "Les territoires du Haut- Karabakh conquis par l'Arménie doivent être rendus", a fait savoir le guide suprême Ali Khamenei, qui a besoin de la Turquie pour contourner l'embargo américain qui asphyxie l'économie iranienne.

Quant à la Russie, soutien traditionnel de l'Arménie, elle prône une solution négociée et n'a pas l'intention d'intervenir sur le terrain. Pour le Kremlin, il n'y a qu'une seule ligne rouge qui compte. Dans le cas d'une attaque du territoire de l'Arménie par l'Azerbaïdjan, là, la Russie ne resterait pas les bras croisés. Pour l'heure, les appels au cessez le feu de Vladimir Poutine restent lettre morte. Le président Russe s'est entretenu avec Emmanuel Macron ce week-end. Les deux chefs d'État ont convenu de la nécessité d'assurer le maintien des populations arméniennes sur place et de mettre fin aux souffrances des civils. Sauf qu'à ce stade du conflit, l'Azerbaïdjan n'a pas l'intention de cesser le combat alors que la victoire est au bout du fusil.

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