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En Côte d'Ivoire comme dans de nombreux pays africains, la rentrée scolaire est un casse-tête

C’est la rentrée scolaire  dans plusieurs pays européens, par exemple l’Italie, la Grèce. Mais aussi dans plusieurs pays africains où, là aussi, les écoles ont fermé en raison de l’épidémie. Et la réouverture est encore plus compliquée qu’ailleurs.

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une salle de classe dans le quartier populaire d'Attecoube, à Abidjan (Côte d'Ivoire) le 25 mai 2020 (ISSOUF SANOGO / AFP)

Sept millions d’élèves, du pré-scolaire au supérieur, ont repris le chemin des classes ce lundi 14 septembre en Côte d’Ivoire, après plus de cinq mois d'interruption. Seule une poignée de jours d’école ont été assurés au mois de juin. Et le redémarrage est encore plus délicat que dans les pays occidentaux. Pour une raison simple : l’enseignement à distance était impossible à effectuer. L’équipement en informatique dans les familles est beaucoup trop insuffisant. Le ministère ivoirien de l’Éducation a bien essayé de faire dispenser des cours par la radio et la télévision. Mais c’était un peu chaotique et réservé uniquement aux classes charnière, comme le CM2 ou la 3ème.

Résultat des courses : comme dans de nombreux pays africains, le retard accumulé par les élèves est considérable. Le premier mois de classe doit d’ailleurs être intégralement consacré au rattrapage du retard. Et il y a un sentiment d’incompréhension. La Côte d’Ivoire, comme la plupart des pays africains, n’a été que peu touchée jusqu’à présent par l’épidémie : elle ne compte que 19 000 cas et 120 morts. Donc beaucoup se demandent pourquoi les écoles ont été laissées fermées aussi longtemps, ça ne fait pas l’unanimité.  

Une rentrée échelonnée jusqu'en novembre en Afrique

C’est un débat que l’on retrouve dans plusieurs pays en développement, en particulier en Afrique où souvent l’école n’a toujours pas repris. Par exemple, un peu plus au sud, au Cameroun ou en République Démocratique du Congo, la rentrée n’est programmée que le 5 octobre, dans trois semaines. Même chose en Algérie, le 5 octobre au plus tôt. Et au Sénégal, ce sera seulement en novembre, puisqu’en ce mois de septembre, on a choisi de finir l’année scolaire de l’an dernier.

Un peu partout, le retard est énorme et un absentéisme record est redouté pour la reprise des cours. Sans oublier que, faute de ressources en raison de la crise économique liée au confinement, les parents n’ont souvent plus les moyens d’acheter des fournitures scolaires.  

Un milliard d'élèves privés d'école

Au total, sur l’ensemble de la planète, un milliard d’élèves ont été touchés par les restrictions du confinement, et ils ont perdu, en moyenne, de l’ordre de trois mois d’école. Cet arrêt des cours va sans doute nuire en particulier à la scolarisation des filles, pourtant l’un des grands objectifs de l’ONU. Il manque près de 170 milliards d’euros à l’appel pour que les Nations Unies atteignent leur but d’une éducation pour tous d’ici dix ans dans les pays les plus démunis.  

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