En Macédoine du Nord, la faible participation risque de compromettre l'élection présidentielle
Tous les jours, dans "Un monde d’avance", un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée sous les radars. Aujourd’hui, direction la Macédoine du Nord où l'élection présidentielle ne mobilise pas les foules.
L'actualité va être riche ce week-end en Macédoine du Nord. Ce petit pays des Balkans va à la fois accueillir le pape François pour une visite de trois jours, mais aussi voter dimanche pour tenter d'élire son nouveau président. Tenter car rien n'est joué vu le faible taux de participation.
Ils ont en effet été 41% à se déplacer pour le premier tour, ce qui est le taux le plus faible depuis l'indépendance de l'ex-République yougoslave en 1991. Et pour que l'élection soit validée, il faut impérativement que 40% des électeurs se déplacent. Autant dire que ce n'est pas gagné, d'autant que les Albanais de Macédoine du Nord ne vont pas forcément courir aux urnes. Leur candidat est arrivé troisième lors du premier tour, et a donc été éliminé. Cela ne devrait pas pousser ses électeurs à retourner voter, d'autant que les deux finalistes se tiennent dans un mouchoir de poche. Centre- gauche et droite ont obtenu tous les deux 42% des suffrages. L'affaire s'annonce donc serrée.
Taux de chômage de 20%
Si l'élection n'est pas validée dimanche, plusieurs options s'offrent au pays. Soit un nouveau scrutin est convoqué, soit la Constitution est amendée afin de supprimer ce fameux quorum de 40% ou de permettre au Parlement d'élire le président.
Alors pourquoi les Macédoniens du Nord ne se mobilisent-ils pas pour aller voter ? La campagne a beaucoup tourné autour du thème du changement de nom du pays. La Macédoine est devenue Macédoine du Nord au terme d'un accord avec la Grèce qui lui disputait le nom et qui opposait son veto pour toute demande d'intégration à l'Europe. Or droite et gauche ont passé la campagne électorale à parler du sujet alors que les problèmes sont ailleurs. Si l'on en croit la presse, c'est parce que les politiques ne s'occupent pas assez des réelles préoccupations de la population. Il faut savoir que le taux de chômage est de 20%, que le salaire moyen est de 400 euros, que les jeunes quittent le pays et que la corruption est très présente dans le quotidien des Macédoniens.
C'est dans ce contexte électoral que le pape va venir passer trois jours dans la région. Sa visite se partagera entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord. La Macédoine c'est un peu plus de deux millions d'habitants et seulement 20 000 catholiques. La population est essentiellement orthodoxe. Lors de cette visite, le pape célébrera ainsi une messe, participera à une rencontre avec des pauvres, et rendra un hommage à Mère Teresa, native de Skopje, la capitale.
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