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Escadron de F16 et ambassade en Lituanie : la double riposte de Taïwan face à la Chine

Taïwan a mis en service jeudi un escadron de chasseurs américains F16 de dernière génération et ouvert une mabassade en Lituanie. Le message est clair : face aux menaces chinoises, l'île fait face.

Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Quatre chasseurs F16V américains mis en service par Taïwan, le 18 novembre 2021. (SAM YEH / AFP)

Taïwan n'a pas l'intention de baisser la garde. Depuis des mois, la Chine mène une stratégie d'intimidation et de harcèlement, en organisant des manœuvres maritimes et des survols aériens autour de l'île. En réaction, le président taïwanais a inauguré jeudi 18 novembre l'entrée en service de son premier escadron de F16-V, qui est la version la plus moderne de cette catégorie de chasseurs américains multirôles de quatrième génération. L'appareil est doté d'un système de radar avancé et d'un système de guerre électronique sophistiqué.

Cette acquisition doit permettre d'améliorer la flotte vieillissante des F16 taïwanais qui datent des années 1990. La livraison avait été approuvée par les Etats-Unis sous l'administration de Donald Trump et maintenue par celle de Joe Biden. Le message a bien été reçu à Pékin : la Chine a dénoncé "des mauvais signaux envoyés aux forces séparatistes par les États-Unis" qui ont fourni ces nouveaux F16 à Taïwan, selon un porte-parole chinois. "C'est une action qui s'apparente à jeter un oeuf contre une pierre."

Une offensive diplomatie de Taïwan

Taïwan a annoncé l'ouverture d'un bureau de représentation en Lituanie qui, comme le contrat des F16, est un geste de défi pour Pékin. En juillet dernier, Vilnius avait inauguré une représentation dans l'île. Il ne s'agit pas d'une ambassade. Dans le monde, seuls une quinzaine de pays ont reconnu officiellement Taïwan, surtout des pays d'Amérique centrale, des îles du Pacifique et le Vatican.

La France dispose d'un bureau sur place, qui est une simili ambassade avec un consulat, des services culturelles et économiques, mais qui juridiquement n'est pas considérée comme une chancellerie à part entière. Ce qui permet d'entretenir un flou politique et de ménager la Chine, au moins au niveau des apparences. Personne n'est dupe, mais cet entre-deux convient à tout le monde.

Le mois dernier, des responsables taïwanais ont visité la Slovaquie et la République tchèque, sans doute pour discuter de l'ouverture d'une structure de représentation dans ces deux pays européens. Forcément, cette offensive diplomatique de Taipeh en Europe a provoqué la colère de Pékin, qui essaie de maintenir un cordon d'isolement international autour de Taïwan. Dans la doxa chinoise, Pékin a juré de reprendre un jour ou l’autre ce territoire a de gré ou de force.

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