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Guerre en Ukraine : comment s'organise la Légion internationale créée par Kiev

Des milliers de volontaires étrangers ont déjà rejoint les soldats de l'armée ukrainienne face à l'invasion russe.

Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des militaires ukrainiens montent à bord d'un train en direction de Kiev à la gare centrale de la ville de Lviv, le 9 mars 2022. Photo d'illustration.  (ALEKSEY FILIPPOV / AFP)

Cela fait 15 jours que la Russie a lancé l'invasion de l’Ukraine et les accusations de crimes de guerre se multiplient. La diplomatie semble inefficace et les combats se poursuivent. Ces combats ne sont pas seulement menés par les forces armées régulières mais par des mercenaires et des soldats étrangers recrutés par l'Ukraine.

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Le président Volodymyr Zelensky a très vite appelé les étrangers à rejoindre la nouvelle Légion internationale pour défendre "l'Ukraine, l'Europe et le monde". Dimanche 6 mars, le ministre des Affaires étrangères annonçait que 20 000 citoyens de 52 États différents avaient déjà demandé à rejoindre la Légion. Le chiffre est impossible à vérifier mais les États commencent à communiquer et certains s’inquiètent. Ce n’est pas le cas du Danemark qui laisse le choix aux Ukrainiens mais aussi aux Danois de partir, la Première ministre estime qu'il n'y a pas d'obstacle juridique. Londres en revanche affirme qu'un petit nombre de soldats a désobéi et serait parti sans permission. En France, on estime à 70 le nombre de soldats mais aussi d'idéalistes ou de mercenaires qui ont rejoint l'Ukraine.

Une coordination via le réseau diplomatique

Des départs inquiétant s'ils rejoignent le bataillon néonazi Azov. Ce bataillon brandit par les prorusses pour justifier la dénazification de l'Ukraine, il y aurait environ 4 000 hommes. C’est moins inquiétant si les volontaires rejoignent bel et bien la Légion internationale. L'Ukraine s'est organisée pour cela avec son réseau diplomatique et par exemple à Washington, l'ambassade d'Ukraine s'est transformée en centre de recrutement de volontaires indique l'attaché militaire. Une bonne communication certes, selon lui 6 000 personnes se sont déjà inscrites pour intégrer la Légion internationale mais seulement 100 ont été retenues.

Certains n'avaient aucun profil militaire le plus jeune ayant 16 ans, le plus âgé 73. Ils sont principalement Américains, des vétérans d'Irak ou d'Afghanistan autorisés eux à partir - bien que les États-Unis déconseillent à ses citoyens de combattre en Europe - ils rejoindront la frontière polonaise et recevront sur place des armes pour se battre. Avant cela, ils signeront un contrat avec l'armée ukrainienne. L'Ukraine a plutôt intérêt à professionnaliser ces combattants étrangers (cela évite les enchevêtrements de milices autonomes) mais la frontière reste ténue entre ces combattants et les mercenaires des groupes Facebook, des offres d'emploi se multiplient avec de grosses sommes d'argent à la clef : 60 000 dollars le mois. Le danger c'est que cela pourrait permettre à la Russie de considérer que les pays d'origine des soldats ou mercenaires sont de facto belligérants dans ce conflit ce que veulent éviter les pays membres de l'Otan.

Moscou recrute aussi des mercenaires

Des mercenaires qui sont aussi nombreux côté russe, et notamment depuis l'invasion du Donbass en 2014. Depuis ce moment, il y aurait au moins 13 000 miliciens séparatistes prorusses sur le sol ukrainien et notamment de nombreux suprémacistes blancs et néofascistes utiles à la stratégie du Kremlin. Ces mercenaires qui ne dépendent pas de l'armée russe sont au front et permettent à Moscou d'éviter la mort potentielle et impopulaire de soldats et vétérans russes. Depuis le début du conflit il y a quinze jours, Moscou est confronté à une résistance insoupçonnée des Ukrainiens et se met aussi à recruter d'autres mercenaires, les paramilitaires de la société russe Wagner qui viennent de Libye. Il y a aussi des combattants tchétchènes et des combattants syriens. La Syrie où la guerre civile depuis dix ans a créé un immense réservoir de recrues potentielles.

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