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Jacinda Ardern, vainqueur face au virus, ultra-favorite des élections en Nouvelle-Zélande

Le pays des antipodes vote le 17 octobre. Et la Première ministre sortante semble devoir l'emporter facilement parce que le pays a remporté la bataille contre l’épidémie.  

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Jacinda Ardern en Nouvelle-Zélande à Hamilton le 12 octobre 2020.  (ZHU XI / XINHUA / MAXPPP)

La scène se passe mardi 13 octobre à Wellington, la capitale néo-zélandaise : Jacinda Ardern tient son dernier meeting de campagne. Elle n’a pas de masque. Ses supporters non plus. Elle pose avec eux bras dessus, bras dessous. Aucune mesure de précaution. Tout simplement parce qu’il n’y en plus besoin. Nous ne sommes pas dans un meeting de Trump aux États-Unis où le rejet du port du masque est un geste symbolique de rejet des restrictions malgré l’omniprésence du virus. En Nouvelle-Zélande, c’est autre chose : il n’y a plus la moindre mesure de contrôle parce qu’il n’y a plus de cas de contamination dans ce pays de cinq millions d’habitants. La vie est redevenue normale : pubs et restaurants ouverts, compétitions sportives rétablies (par exemple dimanche 18 octobre, le match de rugby Nouvelle-Zélande / Australie aura bien lieu à Auckland). Le bilan depuis le mois de mars fait pâlir d’envie : seulement 25 décès et 1 900 cas en tout et pour tout.  

Seulement 25 morts en six mois

Ce bilan est donc l’atout majeur de Jacinda Ardern. Il y a six mois, le parti travailliste dont elle est issue était au coude à coude avec l’opposition, le parti national. Désormais, à trois jours du vote, les travaillistes ont 16 points d’avance dans les sondages : 47% contre 31% ! Notons d’ailleurs au passage que plus de la moitié des Néo-Zélandais ont déjà voté par anticipation.

Jacinda Ardern a géré la pandémie avec une efficacité exemplaire. Les mesures ont été drastiques dès le début, avec un confinement très strict. Et la communication totalement transparente. Fin mai, le pays s’est donc déclaré officiellement libéré du virus. Mais des cas sont réapparus à Auckland en août. Alors bis repetita : nouveau confinement, localisé cette fois à la région d’Auckland, soit 1 million et demi d’habitants pendant trois semaines. Et nouveau succès. Il n’y a, à nouveau, plus aucun cas de contamination depuis fin septembre. La stratégie a marché deux fois. C’est le sujet numéro un de la campagne, celui qui garantit un nouveau succès à la Première ministre de 40 ans, élue une première fois en 2017.  

16 points d'avance dans les sondages

Les autres sujets ont été relégués à l’arrière-plan : le ralentissement économique, moins 12% de PIB au 2ème trimestre ; les problèmes de logement, de couverture sociale ; et bien sûr le dossier du terrorisme, on se souvient des attentats contre les mosquées de Christchurch il y a un an et demi. La leader de l’opposition, Judith Collins, a essayé pendant la campagne de soulever tous ces sujets. Mais le bilan Covid-19 de Jacinda Ardern, ajouté à son style très dynamique, prend le pas sur tout le reste.

Les travaillistes s’acheminent donc vers un succès très net, peut-être même sans partage. Jusqu’à présent, ils dirigeaient un gouvernement de coalition. Cette fois, ils pourraient décrocher la majorité absolue à eux seuls, ou alors être uniquement contraints de passer un accord avec les seuls écologistes.  

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