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La Malaisie désigne un nouveau souverain après l'abdication du roi, qui a tout plaqué pour une top model russe

Le roi de ce pays d'Asie du Sud-Est vient de se retirer pour privilégier sa vie personnelle. Un nouveau souverain sera désigné ce jeudi 24 janvier, selon les règles très particulières de cette monarchie "tournante".

Article rédigé par franceinfo
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Le roi Muhammad V, en juillet 2018. (MOHD RASFAN / AFP)

Les neuf sultans de Malaisie vont se réunir jeudi 24 janvier pour choisir leur roi, que l'on appelle le "Agong", mais il y aura sans doute une curieuse ambiance lors de cette réunion solennelle dans ce pays d'Asie du Sud-Est de 32 millions d'habitants. La raison ? L’ex-roi a tout plaqué il y a deux semaines, pour vivre sa vie amoureuse ! Son histoire rappelle un peu la célèbre abdication du souverain britannique Edouard VIII qui, dans les années 1930, avait tout abandonné pour vivre avec l’Américaine Wallis Simpson.

Muhammad V, agé de 49 ans, était roi de Malaisie depuis deux ans, mais depuis il est tombé amoureux d’une top model russe, Oksana Voevodina, 25 ans et ex-miss Moscou en 2015. Et le couple a fini par se marier à la fin 2018 lors d’une fête grandiose en Russie. Au passage, Oksana Voevodina s’est convertie à l’Islam et a changé de prénom.

Mais ça n’a pas calmé les polémiques en Malaisie, où les photos de l’ex-miss Moscou en petite tenue font beaucoup jaser sur les réseaux sociaux. Muhammad V, début janvier, a donc jeté l’éponge. Il s'agit d'une première dans l’histoire du pays.  

Une monarchie tournante tous les cinq ans

Pour autant, cette histoire ne menace pas la monarchie en Malaisie parce qu'elle est très particulière. Depuis l’indépendance du pays en 1957, le souverain change tous les cinq ans; selon un principe de rotation entre les neuf familles de sultans des neuf régions du pays. Il s'agit d'un système unique au monde. 

A priori, on sait déjà qui sera désigné : c’est le tour du sultan de Pahang, sauf si ses huit collègues s’y opposent. Si c'est le cas, ce sera le suivant dans l’ordre de rotation, le sultan de Johor, et ainsi de suite. La légitimité est donc liée à la fonction, pas à l’homme, c’est donc pour cette raison que l'abdication de Muhammad V n’affaiblit pas réellement la monarchie, même si le souverain de Kuala Lumpur n’est pas un homme de pacotille. Il a un rôle politique et peut s’opposer à certaines lois, il est aussi le chef officiel des forces armées et le garant théorique de la liberté religieuse.   

Un laïc anti-monarchie au pouvoir

Tout cela se produit dans un contexte politique très particulier pour ce pays parce qu’il y a quelques mois, l’opposition a remporté les élections, pour la première fois depuis 60 ans. Une victoire haut la main qui a consacré le retour au pouvoir de Mahathir Mohamad, un homme d'aujourd'hui 93 ans qui avait déjà dirigé le pays pendant 20 ans dans les années 80 et 90. Il s'agit d'un laïc, très critique vis-à-vis de la monarchie, dont il entend limiter les pouvoirs. Le nouveau roi va donc devoir composer avec lui. Mais la monarchie malaisienne est tellement particulière qu’un compromis sera probablement trouvé. D’autant que tout le monde a une même priorité : poursuivre l’ascension économique du pays, qui affiche 6% de croissance.    

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