Le Burkina Faso contaminé par le terrorisme
Tous les jours "Un monde d'avance" donne un coup de projecteur sur une actualité à l’étranger restée "sous les radars" et qui pourrait nous échapper… Aujourd’hui, direction l'Afrique de l'Ouest, au Burkina Faso, touché à son tour par le terrorisme.
Assassinat d’un élu local lundi 17 septembre, profanation d’une Église catholique dimanche dernier, et surtout double attaque samedi dans l’Est du pays qui a fait neuf victimes : au fil des jours, le Burkina Faso est en train de basculer dans l’insécurité. Quand on pense terrorisme au Sahel, on songe d’abord au Mali ou un peu au Niger. Mais depuis quelques mois, le Burkina, longtemps épargné, est donc touché à son tour.
Dans ce pays, grand comme la moitié de la France avec 18 millions d'habitants, la première grosse alerte avait eu lieu en mars lors de l'attaque contre l’ambassade de France dans la capitale, Ougadougou, qui avait fait 30 morts. Mais c’est surtout depuis le début de cet été que les attentats se multiplient. Au départ, ils ne visaient que les forces de sécurité, maintenant ils ciblent également les civils, et presque toutes les régions du pays sont touchées.
Des jihadistes venus du nord du Mali
Ces derniers mois, le Burkina Faso est devenu une zone de repli des terroristes. Ils sont traqués dans le Nord-Mali par les forces françaises de l’opération Barkhane et par les troupes du G5 Sahel. Du coup ils se replient plus à l’est et plus au sud, au Burkina.
Selon plusieurs témoignages, les terroristes sont souvent jeunes, voire très jeunes, ils circulent généralement à moto, et opèrent des raids éclairs. Plusieurs de ces opérations ont été revendiquées par des branches d’Al-Qaïda, comme le groupe Al-Mourabitoune du tristement célèbre Mokhtar Belmokhtar.
L'État burkinabé manque de moyens pour lutter
En face le pouvoir parait un peu démuni. Les forces de sécurité burkinabé manquent de moyens. Jusqu’en 2015, le pouvoir très autoritaire de Blaise Compaoré faisait régner l’ordre. Maintenant, le Burkina est une démocratie et la sécurité est plus incertaine. La police vient bien d’imposer un couvre-feu nocturne pour toute circulation à moto dans l’Est du pays, mais il est peu probable que ça suffise à arrêter le terrorisme.
Des troupes françaises positionnées au Burkina
On connait l’opération Barkhane, et ses 4 000 hommes déployés essentiellement au Mali, au Niger et au Tchad. Mais la France mène aussi, beaucoup plus discrètement et depuis près de huit ans, une autre opération, au Burkina Faso. Son nom de code : Sabre.
Le dispositif est d’une taille plus réduiter, 400 hommes, et ce sont uniquement des forces spéciales de l’antiterrorisme, commandos de marine ou de l’armée de l’air, brigades des forces spéciales de terre. Ils sont experts dans la lutte contre le jihadisme mais peu nombreux. Et au Quai d’Orsay, on ne cache plus une certaine inquiétude face à l’évolution de la situation au Burkina.
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