Liban : l'Unicef alerte sur la situation des enfants pris entre les feux du Hezbollah et d'Israël
Tout le monde a les yeux braqués sur les Palestiniens de la bande de Gaza qui vivent une situation humanitaire effroyable. Mais il y a aussi une autre région très impactée, cette fois par les affrontements entre le Hezbollah et Israël, c'est le sud du Liban et plus particulièrement la zone frontalière avec l'État hébreu. Pas moins de 90 villages ont été totalement endommagés ou détruits, selon l'ONU, forçant plus de 90 000 civils, dont 30 000 enfants, à quitter leurs foyers et à trouver refuge dans d'autres parties du Liban plus sûres. L'Unicef a présenté le rapport "Pris entre deux feux", mardi 30 avril 2024, sur les enfants libanais, qui dresse un bilan extrêmement préoccupant.
Les enfants sont, encore plus que les adultes, directement impactés par la violence armée. D'abord en termes d'hygiène et de santé, en raison de la fermeture des hôpitaux et des centres de santé primaires, mais aussi en termes d'éducation. 72 écoles publiques et privées ne fonctionnent plus selon l'Unicef qui redoute une génération d'enfants déscolarisés. Et puis, il y a les blessures invisibles, les enfants sont traumatisés par le bruit des bombardements. Dans son rapport, l'Unicef constate des "niveaux alarmants de stress".
La crainte qu'Israël veuille éradiquer le Hezbollah
Pour le Liban, c'est une nouvelle épreuve au milieu d'un océan de difficultés. Le pays du Cèdre est accablé de toutes parts. Avec un effondrement économique et social sans précédent, il est ingouvernable au plan politique, il subit le fardeau de centaines de milliers de réfugiés syriens, et maintenant, il est confronté aux réfugiés du Sud et à un grand niveau de tension entre le Hezbollah et Israël.
À Beyrouth, on redoute qu'après la bande de Gaza et le Hamas, le Premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, veuille cette fois-ci éradiquer le Hezbollah, ce qui plongerait le Liban dans une guerre dévastatrice. Les enfants du sud du Liban seraient sans doute et encore les premières victimes. L'Unicef lance un appel au secours, notamment auprès des donateurs et bailleurs de fonds internationaux, car certains d'entre eux ont réduit de 60% leur contribution financière à l'agence onusienne dédiée à l'enfance.
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