Mort de trois soldats américains en Jordanie : Joe Biden n'échappera pas aux critiques

Ils sont morts, dimanche, dans une frappe de drone sur un avant-poste de l’armée américaine en Jordanie. L'attaque a été revendiquée par une milice pro-iranienne mais Téhéran rejette toute implication. Le président américain n’a pas d’autre choix que de riposter.
Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Le président américain, Joe Biden, lors d'un événement des démocrates, le 27 janvier 2024, à Columbia, en Caroline du Sud. (SEAN RAYFORD / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les États-Unis répondront de "manière conséquente", ce sont les mots, lundi 29 janvier au matin, du porte-parole de la Maison Blanche. Il ne livre pas plus de détails sur le mode opératoire, le délai, et surtout la ou les positions que les Américains choisiront de cibler.

Aux États-Unis, la perte de ces trois soldats, dimanche, en Jordanie, est inacceptable. Le président doit donc envoyer un message fort. Mais d'après un ancien colonel de l’armée de l’air, Joe Biden n’a que des mauvais choix à faire. "Il y a plusieurs options mais la plupart sont mauvaises. Disons que le meilleur des mauvais choix à faire serait de frapper une cible importante pour les Iraniens, sans toucher le cœur du régime ou un lieu trop stratégique. Mais que l’avertissement soit entendu par les Iraniens", explique-t-il sur CNN.

Téhéran ayant rejeté toute implication dans l’attaque de l’avant-poste américain, frapper le territoire iranien serait considéré comme une agression. Joe Biden peut aussi choisir de s’attaquer aux proxys, ces groupes armés qui soutiennent la politique iranienne dans la région. C'est ce que font les Américains contre les milices houthis en mer Rouge. Mais cela ne fait pas vraiment trembler les Iraniens.

L'offensive de Donald Trump

Il faut donc trouver autre chose, tout en évitant, c’est impératif, l’escalade. Une réponse disproportionnée précipiterait l’embrasement incontrôlé du Proche-Orient. Nous sommes "au bord d’une Troisième Guerre mondiale", déclare Donald Trump. L'ancien président enchaîne les meetings sur tout le territoire américain. Il est lancé à pleine vitesse pour décrocher la candidature républicaine à la présidentielle de novembre. Il s’est évidemment précipité sur cette information pour accuser Joe Biden d’être responsable de la mort de ces trois soldats. "Cette attaque n’aurait jamais eu lieu si j’avais été président", écrit-il sur le compte du réseau social qu’il a lui-même créé, pour communiquer sans contrainte.

Voilà pourquoi la riposte de Joe Biden donnera forcément lieu à des critiques. Si Nikki Haley, l’autre candidate républicaine, a préféré rendre hommage aux soldats plutôt que d’instrumentaliser le deuil, Donald Trump prévient déjà qu’il n’aura aucun état d’âme à saboter la gestion politique du président démocrate. Dénigrer tous les choix de Biden dans ses déclarations et l’empêcher d’agir politiquement fait partie de sa campagne.

Chaque jour l'influence de Donald Trump sur les élus républicains du Congrès prend de l’ampleur. Alors que les deux camps étaient sur le point de s’entendre, Donald Trump vient de faire avorter le projet de loi sur la sécurité des frontières. Il ordonne désormais le gel de nouveaux financements d’aide à l’Ukraine. Et ses fidèles s’agitent aujourd’hui pour pousser Joe Biden à frapper directement l’Iran, ce qui est probablement le meilleur moyen de précipiter de nombreux Américains dans la guerre.

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