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Nucléaire : vers un réarmement général dans le monde ?

Au mois de juillet, "Un Monde d’avance" s’intéresse à la nouvelle donne diplomatique née de la guerre en Ukraine. Ce conflit a rebattu les cartes et modifié les équilibres géopolitiques. Ce lundi, il est question d'une dénucléarisation qui n'est plus à l'ordre du jour.

Article rédigé par franceinfo, Christian Chesnot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des militants anti-nucléaires avec des masques de Vladimir Poutine et de Joe Biden à Berlin (Allemagne), le 29 janvier 2021.  (JOHN MACDOUGALL / AFP)

La stratégie russe de "sanctuarisation agressive", selon l'expression d'un diplomate du Quai d'Orsay, a remis en cause une forme d'équilibre militaire établi depuis des années. Pour Moscou, les armes nucléaires ne sont plus seulement à usage défensif mais pourraient être utilisées si les Occidentaux s'engeaient au sol pour combattre au côté de l'armée ukrainienne.

Des signes "évidents" d'une renucléarisation du monde

Pour Jean-Marie Collin, expert et porte-parole de l'ICAN (Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires), qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2017, tous les signes d'une "renucléarisation" du monde sont désormais évidents. "La Chine, la Russie, le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, la Corée du Nord, Israël, l'Inde et le Pakistan, tous modernisent, renouvellent leurs arsenaux nucléaires" constate le spécialiste. "La Chine et la Grande-Bretagne accroissent leurs arsenaux nucléaires", ajoute Jean-Mari Collin. Selon lui, "tous ces États sont des dangers, certains ont des postures beaucoup plus agressives comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord", souligne le porte-parole de l'ICAN.

Des inquiétudes autour de l'Iran

En outre, le dossier iranien alimente les tensions internationales. La République islamique peut-elle intégrer le club des puissances nucléaires, se demande Jean-Marie Collin. "Cette interrogation existe aujourd'hui à cause des États-Unis" fait-il remarquer. "Si ceux-ci ne s'étaient pas retirés du Plan de l'accord de Vienne en 2018, nous aurions la certitude que l'Iran ne possède pas d'arsenaux nucléaires puisqu'il y a tout un processus de vérification qui était en cours, et qui reste en cours même s'il y a eu quelques coups de canifs à ce processus", observe le chercheur. 

"L'Iran reste un problème mais nous avons la solution, ce sont les accords de Vienne."

Jean-Marie Collin, spécialiste sur les questions de défense et de sécurité internationale

franceinfo

"Les accords de Vienne sont extrêmement efficaces et permettent de s'assurer que l'Iran ne possèdera jamais les armes nucléaires. C'est pour cela que Français, Allemand, Britanniques et l'Union européenne sont derrières ces accords et les soutiennent à bout de bras et souhaitent que les États-Unis reviennent dans ces accords", explique Jean-Marie Collin. Toute la question est de savoir si Américains et Iraniens seront capables de s'accorder, car plus le temps passe, et plus l'Iran se rapproche de la bombe atomique.

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